À Gaza, l’État d’Israël bombarde école et ambulance, l’ONU se dit “horrifié”

Publié le par Konbini avec AFP,

© Bashar Taleb/AFP

"Gaza était une prison à ciel ouvert, c’est en train de devenir un cimetière pour les enfants et l’humanité."

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Depuis le 7 octobre dernier et l’attaque du Hamas, l’État d’Israël a déclaré une guerre pour “anéantir ” le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, territoire totalement assiégé où tentent de survivre 2,4 millions de Palestinien·ne·s. L’armée israélienne y conduit des opérations terrestres de plus en plus profondes et les organisations internationales ne cessent d’alerter le monde quant aux atrocités subies par les Palestinien·ne·s. 

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Au Monde, Juliette Touma, une porte-parole de l’UNRWA, “l’agence onusienne qui a perdu 72 de ses employés en un mois dans les frappes”, a déclaré que la ville de Gaza semblait avoir “été frappée par un tremblement de terre” à cause des bombardements incessants : “Gaza était une prison à ciel ouvert, c’est en train de devenir un cimetière pour les enfants et l’humanité.”

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École bombardée

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé samedi que douze personnes ont été tuées dans un bombardement israélien ayant touché une école de l’ONU où s’abritent des personnes déplacées, dans un camp de réfugié·e·s de la bande de Gaza. “Douze martyrs et au moins 54 blessés jusqu’à maintenant dans un bombardement visant l’école al-Fakhoura qui abrite des milliers de déplacés dans le camp de réfugiés de Jabaliya”, a indiqué cette source, peu après avoir annoncé cette frappe menée par l’occupation israélienne.

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“Il n’y a eu aucun avertissement, la maison a été visée par une frappe directe. Elle est entièrement détruite”, a rapporté à l’AFP Hamad Hamada, un habitant de la ville de Gaza âgé de 28 ans, qui a survécu à un bombardement. “Trois enfants d’une même famille ont été sortis, les dégâts sont énormes et tous les autres habitants sont encore sous les décombres.”

Guterres “horrifié” par une frappe sur une ambulance

Vendredi 3 novembre, l’armée israélienne a admis avoir frappé une ambulance devant l’hôpital al-Shifa, le plus important du territoire, car le véhicule transportait, selon elle, des membres du Hamas. Le Hamas a démenti. Selon le ministère de la Santé du Hamas et le Croissant-Rouge palestinien, la frappe a tué quinze personnes et en a blessé soixante autres, dont des civil·e·s devant l’entrée de l’hôpital. Ils ont affirmé que l’ambulance faisait partie d’un convoi qui transportait des blessé·e·s vers l’Égypte. Un correspondant de l’AFP a vu plusieurs corps et des blessé·e·s à côté d’une ambulance endommagée.

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Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “horrifié”. “Les images des corps éparpillés dans la rue devant l’hôpital sont déchirantes”, a-t-il ajouté. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a rappelé que “les patients, les soignants, les établissements et les ambulances doivent être protégés en tout temps”.

Réunion de pays arabes à Amman avec Blinken

Amman a annoncé la tenue d’une réunion, ce samedi dans la capitale jordanienne, des ministres des Affaires étrangères de Jordanie, d’Égypte, d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar, avec la participation du secrétaire d’État états-unien Antony Blinken et d’un représentant de l’Autorité palestinienne. Anthony Blinken, arrivé vendredi soir à Amman en provenance de Tel-Aviv, doit aussi rencontrer le roi Abdallah II aujourd’hui.

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Netanyahu refuse une “trêve temporaire”

À Tel-Aviv, le chef de la diplomatie états-unienne a discuté avec le Premier ministre de l’État d’Israël Benjamin Netanyahu de la possibilité de “pauses humanitaires” pour favoriser l’aide aux civil·e·s palestinien·ne·s. Mais Benjamin Netanyahu a dit refuser “une trêve temporaire” avec le Hamas “sans la libération” des plus de 240 otages enlevé·e·s lors de l’attaque du Hamas et retenu·e·s à Gaza. Selon un haut responsable de la Maison-Blanche, la libération des otages “nécessiterait une pause très conséquente du conflit”. Il a évoqué vendredi soir des “discussions très sérieuses” en cours.

L’État d’Israël “intensifie” son offensive sur Gaza

L’armée israélienne a annoncé avoir “intensifié” son attaque terrestre sur Gaza et tué “dix commandants de bataillons du Hamas”, a déclaré vendredi soir un porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. Les soldats, qui ont “intensifié” leurs attaques selon l’armée, ont encerclé depuis jeudi la ville de Gaza, dans le nord du territoire, afin d’y détruire le “centre” du Hamas.

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L’armée israélienne a affirmé samedi que les soldats avaient tué “des dizaines de terroristes et détruit des infrastructures du Hamas” depuis la veille. Les forces israéliennes ont également mené “un raid ciblé” dans le sud de la bande de Gaza, avec “des véhicules blindés et des éléments du génie“. Durant celui-ci, elles ont ouvert le feu sur “une cellule terroriste qui sortait d’un tunnel”, selon l’armée. En presque un mois, cette guerre a fait des milliers de mort·e·s, entraîné un déplacement massif de population dans le petit territoire palestinien où la situation humanitaire est catastrophique, tandis que se multiplient les appels à épargner les civil·e·s.

“Conférence humanitaire” à Paris le 9 novembre

Le président français Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’une “conférence humanitaire” le 9 novembre à Paris. “La lutte contre le terrorisme, ce n’est pas l’attaque indiscriminée contre les populations civiles”, a ajouté Emmanuel Macron.

Évacuations de Gaza

Selon le ministère égyptien de la Santé, “448 étranger·ère·s et binationaux·les”, “dont 96 enfants”, ont été évacué·e·s de Gaza vers l’Égypte vendredi.

Bilans

Selon le dernier bilan du Hamas, plus de 10 000 Palestinien·ne·s, essentiellement des civil·e·s, ont été tué·e·s dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre par l’État d’Israël, qui a dit vouloir “anéantir” le mouvement palestinien. Côté israélien, plus de 1 400 personnes auraient été tuées depuis le 7 octobre, en majorité des civil·e·s le jour de l’attaque du Hamas, d’après les autorités. Selon l’armée, 341 soldats israéliens ont été tués depuis le début de la guerre.