À Arras, le collège-lycée de Dominique Bernard, tué vendredi dernier, a été évacué après une alerte à la bombe

Publié le par Konbini avec AFP,

Photo by Denis Charlet / AFP

De nombreux élèves et leurs parents s’étaient réunis lundi matin devant l’établissement pour rendre hommage au professeur tué.

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Le collège-lycée de Dominique Bernard à Arras, l’enseignant assassiné vendredi dans un attentat jihadiste, a été évacué lundi matin en raison d’une alerte à la bombe, a constaté une journaliste de l’AFP. L’alerte “fait suite à un message reçu” via Internet, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. “Le préfet, sur place, a fait évacuer l’établissement. Les démineurs se rendent sur site”, a-t-elle ajouté.

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Aux alentours de 10 h 30, plusieurs dizaines d’élèves, d’enseignants et de personnel ont quitté la cité scolaire Gambetta, où a été mise en place une cellule psychologique, pour se rendre dans un parking juste en face. “Toutes les mesures de précaution et de sécurité sont mises en œuvre en attente de la levée de doute”, selon la préfecture. Signe de la fébrilité ambiante, le Louvre et le château de Versailles avaient été évacués samedi après des alertes.

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Gaëlle, 39 ans, serre contre elle son fils, scolarisé en 6e à Gambetta. Elle était venue avec lui déposer une rose, mais l’établissement est à nouveau bouclé et l’accès interdit par une rangée de policiers. “C’est fou, je suis née à Arras, je n’ai jamais vu ça en 39 ans. On est sidérés”, dit-elle. “Ça recommence, ça n’en finit plus, on est dans l’angoisse, dans la peur tout le temps”, raconte Nathalie Morcel, gros bouquet de fleurs à la main, face à l’établissement bouclé. Sa fille, en 4e, était présente vendredi. “Ça va être compliqué. Je ne pense pas la mettre à l’école de la semaine. Vivre des situations comme ça, ce n’est pas pour un enfant de 13 ans.”

De nombreux élèves, certains accompagnés de leurs parents, s’étaient réunis lundi matin devant l’établissement, où aucun cours n’est dispensé lundi, pour rendre hommage à l’enseignant. Certains, les mines graves et les yeux rougis, sont venus déposer des roses devant l’entrée, en présence de nombreuses forces de l’ordre, militaires et policiers. “En se réunissant ici le plus rapidement possible, on montre que personne n’a peur et on leur montre que ça ne nous a pas réellement touchés, même si c’est super grave, tout ça”, affirme Enzo, en classe de première dans un lycée tout proche.

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Dominique Bernard, professeur de français au collège, âgé de 57 ans, a été poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé de 20 ans, dans un attentat qui a également fait trois blessés. “J’ai assisté malheureusement à l’attaque”, raconte Sophie Dumont, professeur d’histoire-géographie depuis 30 ans à Gambetta. “On est tous en état de choc au lycée, on ne vit même pas au jour le jour, mais heure par heure.” Très émue, elle “appréhende” le retour face aux élèves mardi. “J’ai déjà eu la chance d’avoir une prise en charge psychologique en urgence samedi matin pour déchoquer, pour essayer de dormir, de ne plus voir ces scènes qui semblent à la fois surréalistes et hyperréalistes”, confie-t-elle.