Zaho de Sagazan privée de diffusion chez Bolloré après ses propos sur Hanouna, 600 artistes prennent sa défense

Publié le par Konbini avec AFP,

© Stephane Cardinale – Corbis/Corbis via Getty Images

Angèle, BEN plg ou encore Virginie Despentes signent la lettre ouverte adressée au milliardaire.

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Près de 600 artistes, dont Angèle, Juliette Binoche et Virginie Despentes, interpellent dans une lettre ouverte jeudi Vincent Bolloré au sujet de ce qu’ils qualifient “d’éviction” de Zaho de Sagazan des radios de son groupe, ce que le milliardaire dément. Des journaux, comme Le Parisien et Les Inrocks, ont affirmé que la chanteuse, qui a gagné quatre Victoires de la musique et remplit concerts et festivals, n’a plus été jouée sur Europe 1, Europe 2 et RFM après s’en être prise à Cyril Hanouna, présentateur vedette de la chaîne C8, dans le giron de M. Bolloré.

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Alain Liberty, directeur général des radios musicales du groupe Lagardère, évoque des “accusations sans fondements”, un “procès d’intention regrettable” : “nous ne confondons pas un engagement personnel et une œuvre”, assure-t-il au Parisien jeudi soir. Pour Europe 2, il évoque “une nouvelle orientation d’identité musicale, privilégiant une programmation plus rythmée, festive et joyeuse”. Pour les autres radios, il ajoute que “La symphonie des éclairs” est un titre “en fin de carrière”.

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Interrogé par l’AFP, Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, a renvoyé au magazine Harper’s Bazaar, dans la galaxie Bolloré, qui fait sa Une sur Zaho de Sagazan. Sur ses réseaux, l’artiste a adressé à Cyril Hanouna un “gros fuck” et dénoncé la “diabolisation de la gauche et dédiabolisation de l’extrême droite par les médias depuis des semaines”. “Difficile de ne pas voir un lien de cause à effet entre ses prises de positions et la fin du soutien de vos radios à cette artiste”, écrivent les signataires de la lettre ouverte.

“Nous refusons d’imaginer un monde où ce genre de répercussion à une parole libre puisse arriver. Nous refuserons toujours de nous laisser intimider par ce genre de pratiques”, poursuivent-ils. “Monsieur Bolloré, nous attendons votre réponse.” Parmi les signataires, on trouve, pour la chanson, Catherine Ringer, Renaud, Olivia Ruiz, Gael Faure, Alain Chamfort, André Manoukian, Bernard Lavilliers, Vincent Delerm, Dominique A, Jeanne Added ou encore Aldebert.

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Pour le cinéma, Ariane Ascaride, Juliette Binoche, Romane Bohringer, Élodie Bouchez ou Julie Gayet émargent. Les humoristes sont représentés par Blanche Gardin, Guillaume Meurice ou François Morel. L’écrivaine Virginie Despentes paraphe aussi cette lettre ouverte. L’entièreté de la lettre ouverte est à lire juste ici, tandis que la liste complète des 500 signataires est à retrouver sur le site du Parisien.

“Monsieur Bolloré,

Au moment où nous apprenons l’éviction de Zaho de Sagazan des playlists d’Europe 1, Europe 2 et RFM, ainsi que CStar, CStar Hits France et RFM TV juste après des propos tenus sur ses réseaux sociaux au sujet de Cyril Hanouna, nous, artistes et professionnel·le·s de la culture, nous questionnons et nous inquiétons. Difficile de ne pas voir un lien de cause à effet entre ses prises de positions et la fin du soutien de vos radios à cette artiste. Nous ne pouvons nous empêcher d’y penser et d’y voir une forme de conséquence, de punition…

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Nous vous demandons donc simplement de bien vouloir vous expliquer. Nous refusons d’imaginer un monde où ce genre de répercussion à une parole libre puisse arriver. Nous refuserons toujours de nous laisser intimider par ce genre de pratiques. Au nom de la liberté d’expression, nous considérons que s’il est bel et bien question d’une réaction de boycott de la part de vos médias, la situation est inadmissible. Cet événement renforce notre inquiétude sur l’avenir de nos libertés.

Nous nous portons ici solidaires de Zaho de Sagazan mais nous vous écrivons car nous considérons surtout que cet événement dépasse son cas individuel. Ces méthodes de la part de la direction des radios concernées nous choquent et nous ne pouvons admettre que de telles pratiques puissent entrer dans les usages.

Nous souhaitons donc alerter vivement sur ces tentatives d’intimidation. Nous demandons qu’elles ne soient pas tolérées et qu’elles soient sanctionnées. Nous ne nous tairons pas et attaquerons systématiquement toute mise au ban d’un.e artiste dont les opinions et les propos ne conviendraient pas à la direction d’un média culturel.

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Monsieur Bolloré, nous attendons votre réponse…”