L’album unique du Wu-Tang acheté par un des types les plus détestés d’Internet

Publié le par Thibault Prévost,

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Once Upon a Time in Shaolin, mis en vente par le Wu-Tang Clan, a été acheté…par Martin Shkreli, cet homme qui avait augmenté de 5 000% un médicament contre la toxoplasmose.

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L’année dernière, le Wu-Tang Clan annonçait la mise en vente de Once Upon A Time In Shaolin, un album secret de 31 pistes sur lequel le groupe avait passé plus de six ans…dans le but de le vendre a un seul exemplaire vinyle, serti d’un coffret en argent réalisé par l’artiste Amri Yahya. Une initiative unique en son genre, dont les louanges laissaient bientôt place aux spéculations : qui allait bien pouvoir acheter un tel objet ? Combien allait-il débourser pour se l’offrir ? Et surtout, allait-il un jour mettre l’album a disposition du grand public ?

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Depuis hier, deux de ces questions ont finalement une réponse. Et elle n’est pas agréable a entendre. Le 24 novembre, la maison de vente Paddle8 annonçait que “l’album le plus cher de l’histoire” avait trouvé preneur, moyennant “plusieurs millions” de dollars. Hier, c’est Bloomberg Business qui a finalement révélé le nom de l’acheteur : Martin Shkreli. L’homme le plus détesté d’Internet, our presque. Un crève-cœur.

“Pharma Bro”, businessman cynique et troll patenté

Ca ne vous dit rien ? Mais siiii, Martin Shkreli, c’est le type qui, en septembre, augmentait le prix du Daraprim, un médicament contre la toxoplasmose (une infection qui touche en priorité les malades du VIH), de 5 000%, la faisant passer de 13,50$ a 750$ après s’être assuré d’avoir le monopole sur sa commercialisation via sa start-up Turing Pharmaceuticals. Et, pour être certain de bien énerver Internet, le type a parfaitement assumé la motivation pécuniaire de l’opération.

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Martin Shkreli possède donc, grâce aux millions acquis en faisant raquer des malades du VIH, une des pièces musicales les plus convoitées au monde. Alors que tout le monde se l’imaginait déjà, seul dans son penthouse d’ordure amorale, cigare au bec, écoutant avec une délectation diabolique Once Upon A Time In Shaolin, l’intéressé a fait savoir qu’il se réservait le plaisir “pour un jour difficile”, sauf “si jamais Taylor Swift ou quelqu’un du genre a envie de l’écouter”.

Dans la foulée, celui que les medias US ont surnommé le “Pharma Bro” annonce un live streaming sur Youtube pour “parler musique, médicaments et un peu de tout. Et peut-être jouer quelque chose de spécial”. Internet se prend a rêver… de meurtre, lorsque le golden boy dresse en direct une liste des artistes qu’il aimerait payer pour qu’ils lui composent un album unique. Le trolling est total.

Bill Murray, vole cet album !

Mais qu’on se rassure, la routourne peut encore tourner en défaveur de Martin Shkreli, et cette histoire déjà surprenante peut désormais acquérir une aura légendaire. Hier, un utilisateur anonyme postait sur Twitter ce qui semblait être un extrait du contrat de vente conclu entre Martin Shkreli et le Wu-Tang Clan, révélant une clause surréaliste :

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L’acheteur accepte qu’à n’importe quel moment durant les 88 ans stipulés (période durant laquelle Shkreli ne pourra commercialiser l’album), le vendeur puisse légalement tenter d’exécuter un braquage dans le but de récupérer Once Upon A Time In Shaolin qui, s’il était réalisé, rendrait tous ses droits de propriété au vendeur. Ledit braquage pourra uniquement être effectué par les membres actifs du Wu-Tang Clan et/ou l’acteur Bill Murray, sans répercussions légales.

Si cette clause a évidemment de grandes chances d’être totalement imaginaire, on ne peut pas ne pas imaginer Bill Murray, RZA et Method Man, collants sur la tête dans une scène digne de Coffee And Cigarettes, entrant par effraction chez Martin Shkreli pour aller braquer l’album mythique. Encore une fois, Bill Murray semble être le dernier espoir de l’humanité face au cynisme et a l’injustice. Bill, si tu nous lis, vole ce putain d’album !