“Honte à vous”, s’insurge sur ses réseaux sociaux l’artiste français Woodkid, qui interpelle la maison de disques Universal Music France. Après avoir dénoncé l’utilisation de son titre “Run Boy Run” au début de la campagne présidentielle de 2024 du candidat républicain Donald Trump, Yoann Lemoine (de son vrai nom) se répète : “Une fois encore, je n’ai jamais donné ma permission”.
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Pour cause : la fameuse vidéo utilisant son œuvre vient d’être publiée à nouveau par les canaux de communication républicains (générant plusieurs millions d’impressions), à quelques mois de l’élection de novembre qui opposera l’ancien président à la vice-présidente en fonction, la démocrate Kamala Harris.
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Son tweet se conclut par un épinglage de la maison de disques Universal Music, qui détient les droits sur le morceau. “Réagissez et ne soyez pas complices”, leur lance l’artiste, avant de partager dans une story Instagram : “Ça fait des mois que j’ai demandé à Universal Music France […] de désactiver la musique sur ces publications. À la place, ils ont laissé leurs bots monétiser les vidéos […] pour en tirer profit. Honte à vous”.
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C’est notamment le caractère épique du morceau de Yoann Lemoine, sorti en 2012 et figurant sur l’album The Golden Age sorti l’année d’après, qui justifierait son utilisation sur ce type de vidéos de campagne, qui jouent sur l’aspect héroïque et salvateur des candidat·e·s. Le chanteur lyonnais a souligné l’incohérence entre les positionnements du candidat républicain et le choix de ce morceau, qu’il décrit comme “un hymne LGBT+ écrit par un musicien LGBT+ fier de l’être. Quelle ironie !”.
En 2014 et en 2016, la musique avait même été utilisée par des groupes d’opposant·e·s à la légalisation du mariage pour les couples homosexuels, de la France à l’Italie. Rappelons-le, le morceau est une célébration de la résilience gay. “Quelle ironie”, comme le dit si bien l’artiste.
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Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas de figure se présente pour l’ancien président Donald Trump. En 2018, c’est notamment Steven Tyler, du groupe Aerosmith, qui interdisait à l’ancien président états-unien d’utiliser sa chanson “Livin’ On The Edge” après qu’elle a été reprise lors d’un rassemblement politique du républicain.