Plus jeune, Will Ferrell se passionne d’abord pour le sport et le journalisme avant de prendre conscience de la force de ses répliques, alliées à un physique détonnant. Ainsi lorsqu’il intègre le SNL en 1995, nul ne se doute encore que cet individu va tout défoncer sur son passage, imposer un nouveau cadre pour l’humour télévisuel et générer 15 ans de films, séries et émissions qui porteront les marques de son poing sur le front.
Ceux qui se souviennent encore émus de son rôle de Mustafa dans le premier Austin Powers (Jay Roach) en 1997 ne se doutent pas que l’acteur va créer dans les années à venir les personnages les plus dingues et les plus marquants de la comédie US. Fou de déguisements et de pastiches, Ferrell s’en donne à cœur joie, créant des rôles à sa démesure, au plus proche de ses inspirations de gosses, jouant les sportifs et les crétins avec une aisance hors du commun, mettant sans cesse en avant son côté geek, fan de la pop culture des années 80 et son obsession pour les dinosaures.
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Dans chacun de ses personnages, le gros beauf qui dort en nous n’est jamais très loin et en explorer la bêtise devient un leitmotiv jouissif. Du présentateur vedette Ron Burgundy au flic largué de Very Bad Cops; du génial Jacobim Mugatu de Zoolander à Ricky Bobby; Ferrell explore tous les profils tordus de l’Amérique profonde à travers ses symboles les plus populaires.
Forcément, quand on prend tout au premier degré, il est difficile de le suivre dans tous ses délires. Sa folie culmine dans quatre films coécrits avec Adam Mc Kay (Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy; Ricky Bobby; Frangins malgré eux (Step Brothers) et Very Bad Cops), alter ego avec qui il fonde le site Funny or Die et la boîte de production Gary Sanchez.
Mais pour combler sa boulimie, Will joue dans des films pour enfants (Elfe), fait des doublages de films d’animation (Megamind) et se voit appeler de manière très sérieuse par Woody Allen (Melinda & Melinda) ou Marc Foster (L’incroyable destin d’Harold Crick). Est-il un grand acteur pour autant ? Pas forcément, mais jamais très loin de ses potes Todd Philipps (Starsky et Hutch, Retour à La Fac) ou Jay Roach (Austin Powers, Moi, député) Ferrell a toujours trois projets d’avance et une envie viscérale d’occuper l’espace médiatique !
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Will Ferrell a dynamité la comédie US
« Si tu n’es pas premier, tu es dernier » se répétait inlassablement Ricky Bobby en pensant à son père. Omniprésent sur Twitter, réalisant des sketches hilarants pour Funny Or Die, faisant en permanence des happening dans les late show US chez Jimmy Fallon ou Conan O Brien, il enchaîne aussi les apparitions dans les séries télés (30 rock, The Office, Eastbound & Down) et les caméos dans les films de potes (The Goods, Sérial Noceurs, Tim and Eric…).
De son autre marotte, la chanson, il tire des scènes mythiques, que ce soit dans Step Brothers, Casa De Mi Padre ou Semi-Pro (le « Love Me Sexy » de Jackie Moon) avant d’aller proposer ses services aux Beastie Boys dans le clip de vingt minutes de Fight For Your Right !
De son amour pour la bêtise, l’arrivisme et les cons prétentieux, Ferrell aura donc tiré une forme d’humour imparable, entraînant dans son sillage les potes de la bande (Ben Stiller, Owen Wilson, Vince Vaughn) et tous les nouveaux venus du cru Apatow (Jonah Hill, Paul Rudd, Jason Segel, David Gordon Green, Danny Mc Bride, Steve Carrel ou Zach Galifianakis) à dynamiter les règles de la comédie U.S, où l’on peut désormais taper des enfants, montrer ses parties génitales et parler de cul aux heures de grande écoute !
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En créant le personnage de Kenny Powers pour Danny Mc Bride dans la série ultra touchy Eastbound and Down, Ferrell a donné vie au plus grand beauf de l’histoire de la télévision après avoir joué brillamment le plus célèbre d’entre eux , George Bush Jr, sa plus belle création ! Aussi, quand il décide de faire entièrement la promo de Casa de Mi Padre en espagnol ou de venir témoigner très énervé à la télé de l’adultère de Kristen Stewart, on se dit que cet homme est définitivement un génie !
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En France, si les distributeurs ont toujours autant de mal à appréhender son cinéma, si les télés ne le reçoivent jamais comme la star qu’il est, les hordes de fans grandissent d’année en année et les films s’achètent en import et le bouche à oreille le sanctifie peu à peu. Dans quelques mois, Ron Burgundy sera de retour pour une suite d’Anchorman. Et cette seule nouvelle est sûrement la meilleure de 2013 ! En attendant :
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Stay classy, San Diego !
Les films introuvables en France, disponibles en Dvd zone 1 :
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- « Casa de Mi Padre » de Matt Piedmont (2012)
- « Everything Must Go » de Dan Rush (2011)
- « Wake Up Ron Burgundy » de Adam Mc Kay (montage alternatif du film « Anchorman ») (2004)
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Article écrit par Fabrice Bonnet.