Visions, de Yann Gozlan (StudioCanal) — Sortie le 6 septembre
Après un dernier film bluffant (Boîte noire), Yann Gozlan revient avec un autre thriller paranoïaque — et toujours, d’une certaine manière, dans le monde de l’aviation. Après l’exploration auditive, place aux hallucinations visuelles d’une pilote de ligne, Estelle (incarnée par Diane Kruger).
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Cette dernière a, certes, une vie paisible et plus qu’aisée auprès de son mari Guillaume (Mathieu Kassovitz) sur la Côte d’Azur, mais au milieu d’une certaine fatigue, d’un jet lag constant et autres, une rencontre va venir chambouler tout ce quotidien. Le retour d’une romance vieille de 20 ans, mais dont les traces sont encore palpables. Le retour d’Ana, qui ne laissera pas le couple indemne.
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My Dinner with André, de Louis Malle (Malavida) — Ressortie le 6 septembre
On vous l’a déjà dit : Louis Malle est un auteur et un cinéaste brillant, trop peu reconnu par ici. Malavida continue ce devoir de mémoire avec une troisième partie de cette grande rétrospective, ici en se concentrant sur la carrière américaine du réalisateur français.
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Mais aux côtés de l’expérimental film fantastique Black Moon et des drames Atlantic City et Vanya, 42e rue (ses derniers films), s’il ne fallait n’en voir qu’un — allez en voir autant que vous le pouvez —, c’est My Dinner with André qui est le plus fort et le plus surprenant. Sous couvert d’un exercice de style radical (deux acteurs campant à peu près leur propre rôle qui dînent pendant deux heures dans un lieu unique), le film transcende cette simple discussion pour devenir quelque chose d’autre, une réflexion sur le sens de la vie, sur l’avenir, avec deux prestations impressionnantes, au passage.
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Sentinelle, de Hugo Benamozig et David Caviglioli (Amazon Prime) — Sortie le 8 septembre
François Sentinelle aimerait avoir une belle carrière dans la musique. Seul problème : en plus de n’être franchement pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, il n’arrive pas à dépasser son plus grand succès — la chanson de charme “Le Kiki”. Heureusement, il est flic à côté. Mais quand une élection est en jeu, qu’un gang kidnappe et tue, pile au moment de la sortie du nouvel album de Sentinelle, tout se complique.
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On sait d’avance qu’on sera hilare 1 h 30 durant, et on a on ne peut plus hâte. En réalité, la seule question qui demeure est : à quand le biopic de Francky Vincent avec Jonathan Cohen ? On ne demande que ça.
Le Livre des solutions, de Michel Gondry (Jokers) — Sortie le 13 septembre
Dans Le Livre des solutions, présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, Michel Gondry nous livre un récit tragi-comique et semi-autobiographique où Pierre Niney prête ses traits à une version jeune du cinéaste français, réalisateur maniaco-dépressif en pleine crise, terrifié à l’idée de regarder le montage de son long-métrage, refusé par ses producteurs. Pour se recentrer, il décide d’écrire le Livre des solutions, un ouvrage salvateur censé apporter une réponse à chaque problème du quotidien.
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Pierre Niney est génial et truculent dans le rôle de ce réalisateur au bout du rouleau, qui fut son parrain lors des César, et qui atteint son paroxysme dans une scène hilarante et surréaliste où il fait composer la BO de son film au rythme de son corps. Un film-somme, symbole du cinéma de Gondry — burlesque, tendre et inspiré — et qui esquisse ici une tentative touchante de mea-culpa.
Un métier sérieux, de Thomas Lilti (Le Pacte) — Sortie le 13 septembre
Après avoir sondé l’univers de la médecine dans ses trois précédents longs-métrages (Hippocrate, Médecin de campagne, Première année), Thomas Lilti a décidé de s’intéresser de près à un autre corps de métier : l’Éducation nationale. S’il n’est pas le premier à faire des profs des stars de cinéma, son sens aiguisé de l’observation du monde du travail est une nouvelle fois la réussite de ce nouveau film, avec toujours un Vincent Lacoste ingénu.
Il est ici un jeune doctorant n’ayant pas obtenu de bourse pour sa thèse. Contraint de trouver un emploi, il va être affecté en remplacement d’un professeur de mathématiques dans un collège de banlieue parisienne. Jeté en pâture devant une classe sans aucune formation, il va apprendre ce métier sérieux et difficile au contact d’autres enseignants en difficulté, en remise en question, démissionnaires ou au bord de la crise de nerfs.
Le Comte, de Pablo Larraín (Netflix) — Sortie le 15 septembre
Nouveau film, nouvelle proposition. Après avoir exploré différents destins féminins dans Ema, Jackie et Spencer, le réalisateur chilien revient aux sources avec un nouveau film politique sur son pays, le Chili et le régime dictatorial de Pinochet, son thème de prédilection. Mais il ne perd en rien son sens de l’expérimentation et pour Netflix, l’éclectique cinéaste réalise un conte fantastique en noir et blanc sur le dictateur chilien en vieux vampire de 250 ans, fatigué par la vie, le déshonneur et les crises familiales, qui souhaite désormais mourir en paix.
Passé la surprise de ce concept singulier, le film aurait pu rapidement tourner à vide mais en travestissant le pire du règne de Pinochet en une farce politico-fantastique jusqu’au-boutiste, Pablo Larraín parvient à transcender son postulat pour livrer un film qui nous raconte beaucoup de l’histoire du Chili. Mention au sound design très explicite qui nous rappelle que l’on est bel et bien devant un film de vampire.
Les Feuilles mortes, d’Aki Kaurismäki (Diaphana) — Sortie le 20 septembre
Il ne faut pas spécialement connaître le cinéma de Kaurismäki pour apprécier sa dernière œuvre. Mais si c’est votre cas, vous ne serez absolument pas dépaysé avec Les Feuilles mortes, sa nouvelle œuvre aussi belle que déprimante, parlant autant des classes populaires d’Helsinki que d’amour. Un Prix du Jury du dernier Festival de Cannes franchement pas volé, et qui mérite toute votre attention.
Acide, de Just Philippot (Pathé) — Sortie le 20 septembre
On le dit et on le répète : le cinéma d’horreur français sait offrir de bien belles expériences. Preuve en est avec le drame paysan gore et glaçant de Just Philippot, La Nuée. Pour son deuxième long, le cinéaste monte d’un cran, acquiert un budget plus conséquent, un casting plus impressionnant, et un scénario encore plus ambitieux.
Ici, une pluie acide vient mettre en branle la vie d’un couple divorcé (Guillaume Canet et Laetitia Dosch), et de leur jeune fille de 15 ans. Surfant tantôt vers le film catastrophe, le film de zombie, le brûlot politique et le film écolo, Acide est un genre de film que l’on ne voit pas assez en France. Et c’est important à soulever.
Je t’aime moi non plus, de Serge Gainsbourg (Splendor Films) — Ressortie le 20 septembre
En septembre ressort en salles et en version restaurée Je t’aime moi non plus, le premier film de Serge Gainsbourg, également scénariste et compositeur. Il y faisait jouer Jane Birkin, sa partenaire à la ville, pour la première fois dépouillée de tous ses attributs de sex-symbol et qui s’éloignera des rôles de Lolita auxquels elle était habituée pour jouer avec le complexe de son androgynie. Un film charnière dans la carrière de l’actrice, décédée en juillet à l’âge de 76 ans.
Le Procès Goldman, de Cédric Kahn (Ad Vitam) — Sortie le 27 septembre
Encore un film de procès, oui, et avec Arthur Harari (le réalisateur de l’immense Onoda, et coscénariste de la récente Palme d’Or, Anatomie d’une chute). Oui, sauf que le nouveau film de Cédric Kahn a foutu une sacrée claque lors du dernier Festival de Cannes, où il ouvrait la Quinzaine des Cinéastes. En reprenant le réel procès de Pierre Goldman, activiste d’extrême gauche, de 1976 pour le meurtre de deux pharmaciennes, le cinéaste s’amuse à concocter un film aussi réaliste qu’hilarant, tout en procédant à un procès en temps en réel — à peu près, on n’est pas sûr du Saint-Omer non plus. Un grand film.
The Creator, de Gareth Edwards (Disney) — Sortie le 27 septembre
Cela faisait sept ans que nous n’avions pas de nouvelles du réalisateur du très bon Godzilla (2014) et de l’excellent Rogue One: A Star Wars Story (2016). Le retour de Gareth Edwards suffisait à réveiller notre curiosité. Mais les premières images de film ambitieux de SF, n’ayant coûté que 80 millions mais avec l’allure d’un film trois fois plus cher, plus beau, et plus grand que beaucoup de blockbusters actuels, n’ont qu’accentué notre curiosité. Et c’est sans parler de son pitch ou de son casting…
La Merveilleuse histoire de Henry Sugar, de Wes Anderson (Netflix) — Sortie en septembre
Après avoir déjà adapté l’œuvre de Roald Dahl avec Fantastic Mr. Fox, le prolifique Wes Anderson s’est attaqué à son recueil de nouvelles The Wonderful Story of Henry Sugar and Six More, dans lequel il a sélectionné quatre histoires, plus sombres et matures que les écrits habituels de l’auteur britannique, pour les rassembler dans un film découpé en plusieurs actes, sa marque de fabrique, présenté cette semaine à la Mostra de Venise.
Désireux d’adapter ce recueil depuis de nombreuses années, Wes Anderson — depuis devenu un ami de la famille Dahl — prouve une nouvelle fois qu’il est le meilleur metteur en images de l’univers riche et foisonnant de l’auteur anglais.
Article écrit par Arthur Cios et Manon Marcillat.