Avec Warm Up, on part à la chasse aux nouveaux talents dont vous entendrez sans doute parler prochainement. Aujourd’hui est venu le temps de vous présenter James Heather, nouvelle signature de Ahead Of Our Time, l’autre label des fondateurs de Ninja Tune (Coldcut).
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Le pianiste James Heather sort son premier album, Stories From Far Away On Piano, sur Ahead Of Our Time (le label de Coldcut) et sous label de Ninja Tune. Konbini est allé à sa rencontre pour l’interviewer. L’occasion pour James de livrer un mix exclusif développant subtilement les liens existant entre la musique électronique et la classique.
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Qui es-tu ?
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James Heather.
D’où viens-tu ?
Je viens de Southampton, dans le sud de l’Angleterre, et je réside à Londres depuis mes 20 ans.
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Que fais-tu dans la vie ?
Quand as-tu commencé la musique ? Avec quels outils ?
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La musique a toujours été très présente dans ma famille. Mes grands-parents, par exemple, ont toujours joué au piano durant les réunions de famille. J’ai commencé à produire à 10 ans, lorsque mes parents m’ont acheté un piano d’occasion. J’ai pris des cours de piano et de solfège, puis des amis m’ont appris à jouer du boogie-woogie. Je me suis ensuite entraîné jusqu’à pouvoir composer avec ma propre patte.
As-tu eu différents projets avant d’en arriver là ?
J’ai écrit et produit beaucoup de titres. Tous contenaient des morceaux de piano, mais ils ne sont jamais sortis. Ce ne sont que mes récentes compositions au piano qui ont, selon moi, mérité d’être sorties sur un label.
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Quelles sont tes inspirations et influences musicales ?
Beethoven et Debussy m’ont sensibilisé très tôt à l’art de composer une belle mélodie. J’ai beaucoup écouté Metallica, Nirvana, Supergrass et Therapy? au début de mon adolescence. Des amis qui tenaient des radios pirates m’ont permis de découvrir des artistes comme Aphex Twin et Tupac. Je me rappelle avoir vu DJ Shadow, Boards of Canada et Coldcut l’année de mes 16 ans… une vraie claque. J’avais l’impression qu’ils apportaient quelque chose de nouveau à la musique et m’ont donné l’impression d’appartenir à une nouvelle scène que mes parents et aînés ne connaissaient pas. J’écoute beaucoup de musique classique, bien sûr, mais j’écoute plus naturellement du Gang Starr, du Wiley ou même du DJ Sotofett. J’essaie de varier mes influences au maximum.
Comment composes-tu ? Décris-nous ton processus de création…
Pour Stories From Far Away On Piano, mon premier album, j’avais pour habitude de me lever le matin et de lire le journal. Je choisissais l’article qui, selon moi, allait me provoquer le plus d’émotions. Je le lisais, le relisais, puis me mettais à composer en essayant de retranscrire au mieux ma réaction émotionnelle. J’y injectais de l’espoir, de l’empathie, de la mélancolie… une sorte de message personnel, si l’on peut dire.
Les morceaux produits avant cet album étaient plus autobiographiques. J’avais pour habitude d’écrire des notes durant des semaines durant, puis de composer un thème en découlant. J’ai un réel besoin de ressentir quelque chose pour pouvoir composer avec mon piano. Chaque partition que j’écris correspond à une émotion ou à un message précis.
As-tu un message, une revendication ? Si oui, lequel ? Si non, pourquoi ?
J’aimerais remercier Konbini pour l’attention portée à ma musique et pour me permettre de m’exprimer via cette interview et un mix. Si j’avais un message à faire passer, il serait le suivant : ne considérez jamais le soutien d’autrui comme acquis.
J’aimerais dédicacer ce mix à ma défunte grand-mère, j’ai utilisé un sample de cette dernière à la fin du morceau d’Alice Coltrane. J’aimerais enfin dédier le dernier morceau de ma mixtape à mon père, qui nous a quittés cette année. Il s’agit de ma cover de “Someone Great” de LCD Soundsystem, l’un des rares morceaux sur lesquels on peut m’entendre chanter.
As-tu un conseil à donner aux auditeurs pour écouter ta musique ? Quelles seraient les meilleures conditions ?
Servez-vous une piña colada, allongez-vous sur un transat au bord d’une piscine, fermez vos yeux et méditez. (Attention, spoiler, ce n’est pas de la musique d’ascenseur).
Comment définirais-tu ton projet ?
Il s’agit d’un projet de solo de piano saupoudré de nostalgie, de curiosité, d’anxiété et d’une généreuse rasade d’espoir. J’espère que ma musique permettra aux auditeurs de trouver la même paix intérieure qu’elle m’apporte.
Découvrez Stories From Far Away On Piano, le premier album de James Heather qui sortira le 18 août :
Voici la tracklist de son mix pour Konbini Radio :