Avec WARM UP, focus sur des artistes dont vous entendrez sûrement parler dans les mois à venir. En cette fin d’année, on vous parle de Gloria, le groupe qui ose faire du rock sixties en 2016 et qui compte bien conquérir la scène l’an prochain.
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Le cru de Howlin’ Banana a été particulièrement bon cette année. Parmi les artistes qu’on a découverts et aimés grâce au label basé à Saint-Denis, il y a Gloria, le projet un peu spécial de Kid Victrola. Musicien mystérieux obsédé par une musique venue du passé, son nouveau groupe s’inscrit parfaitement dans le paysage musical actuel. À Konbini, on avait déjà été séduits par l’ambiance très “Summer of Love” du clip de “Beam Me Up”, sorti en septembre. Le premier album, Gloria In Excelsis Stereo, paru en novembre dernier, nous a plu tout autant. Rencontre avec la tête pensante d’un groupe qui semble naître d’une fusion entre les Beach Boys et les Ronettes, quatre décennies plus tard.
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Gloria, qui êtes-vous ?
Nous sommes trois filles et trois garçons. Baby B et Wendy Martinez sont au chant avec Amy Winter qui joue aussi du clavier. Il y a Josselin Varengo qui assure la batterie, Acromath à la basse et enfin moi-même, Kid Victrola à la guitare.
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C’est quoi la petite histoire du groupe ?
Au départ, c’est un projet de disque qui a lancé la formation. J’avais en tête des compositions que je voulais faire chanter par plusieurs voix féminines avec un son très sixties. Sur la foi de quelques maquettes, un certain Christophe [Chavanon] du studio Kerwax m’a invité à réaliser le disque dans son studio. Nous l’avons enregistré à quatre avec Baby B et Wendy au chant, et Josselin et moi aux instruments.
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Ensuite, quand Howlin’ Banana nous a proposé de sortir le disque, nous avons étoffé le groupe avec Amy et Acromath, pour pouvoir jouer sur scène. Le groupe actuel n’est pas bien vieux.
À quand remonte votre lien avec la musique ?
Difficile de répondre pour chaque membre du groupe, mais globalement nous sommes tous des autodidactes du rock, passionnés depuis l’enfance. Certains sont passés par l’école de musique, mais nous faisons tous partie d’une bande de musiciens entre Lyon et la Drôme. Nous sommes en activité depuis l’adolescence et jouons tous ensemble dans plein de groupes différents, depuis la nuit des temps.
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Josselin et moi sommes la section rythmique des Ginger Accident et membres du groupe Deborah Kant. Baby B a longtemps été la chanteuse de Tara King Th. et maintenant Grand Veymont, Wendy et Amy ont des projets solos du nom de Bye-bye Dubaï et Too Many Monkeys. On est tous amis et soudés depuis longtemps.
Comment décririez-vous le groupe Gloria ?
J’aime parler de “girl band uchronique”. On s’inspire des sonorités qui datent de 1965 à 1970, en gros. Pourtant, ce disque n’aurait pas pu exister sans tout ce qui a suivi ces années-là. C’est le fruit de fantasmes et de rêveries d’une bande de musicos. Aujourd’hui, concrètement, c’est un groupe de rock avec six individus qui se complètent et l’envie que ça swingue.
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Quelles sont les inspirations de votre album In Excelsis In Stereo ?
Il n’y a pas de référence particulière pour Gloria, mais on avait un seul défi : retrouver le son de basse de Ronnie Lane, le bassiste des Small Faces. Un truc qui m’obsède depuis longtemps et qui reste toujours un mystère…
De par mon parcours, il y a autant de Nirvana et des Staple Singers que de Phil Spector dans ce disque. Mais le tout est enrobé dans un son sixties.
Si j’écoute absolument de tout (de la musique baroque à la musique concrète, en passant par le jazz, la country, le rock ou la techno), le rock sixties est l’une des mes passions depuis l’enfance. J’ai passé beaucoup de temps à chercher et bosser sur ce son, et sur les instruments de cette époque. Ajoutez à cela un grand amour pour les girl bands, pour Phil Spector ou les Shangri-Las, les Pretty Things et les Small Faces.
Tu peux nous décrire votre processus de création ?
Les chansons du disques existaient dans ma tête avant le groupe. Au départ, j’imagine des morceaux, je les maquette, les filles travaillent dessus et créent leurs harmonies par rapport à la mélodie de base. J’écris les paroles souvent en leur présence, pour être sûr qu’elles les sentent bien. Parfois, elles modifient des passages ou les adaptent… Tout ça amène beaucoup de discussion, et cela crée un sentiment collectif assez réconfortant.
Pour ce qui est de l’enregistrement, c’est un joyeux bordel créatif : on enregistre les bases – batterie/basse ou batterie/guitare/clavier – puis on rajoute le chant et le reste ensuite. Certaines choses sont déjà écrites et d’autres naissent quand on joue par-dessus.
Cela a été un travail de studio mais maintenant que le groupe existe, ce sera différent pour la suite. Là, je parle au nom de tout le monde, mais sur scène les filles vont prendre un rôle plus important.
Penses-tu faire partie d’un mouvement “revival” et nostalgique des sixties ?
J’aurais dit ça il y a dix ans, à l’époque de Sharon Jones & The Dap-Kings par exemple, mais je crois qu’on a dépassé ce stade de nostalgie pétrifiante et que les plus jeunes découvrent tout d’un coup, mélangent tout les sons, et sont moins révérencieux par rapport aux différents styles du rock classique.
Ce qu’on appelle aujourd’hui “psyché” sonne souvent comme de la new wave, et on peut entendre des groupes “garage” avec des synthés des années 1980, tout le monde s’en fout et c’est très bien.
Nous, au milieu de ça, on est très sixties “classique”, alors qu’au fond je sais qu’on pourrait produire des morceaux complètement autrement et je pense qu’ils tiendraient debout aussi. On défend les chansons avant le son. On veut juste faire de la bonne pop !
Quelles sont les meilleures conditions pour écouter votre disque ?
Dans une voiture ancienne un peu frime, accompagné d’une personne chère à votre cœur, sur la route entre Saint-Agrève et Le-Puy-en-Velay, dans la campagne d’Auvergne-Rhônes-Alpes, à la mi-août.
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