Adepte d’une “cloud pop” aux arrangements ciselés, le duo parisien dévoile le premier extrait de son second EP, L’Enfant sage, dans un clip à la réalisation subtile et patiente.
Finaliste du tremplin Ricard S.A. Live Music et repéré cette année par Les Inrocks Lab, le duo parisien Haje fait de plus en plus d’adeptes. Et tout porte à croire que cette notoriété naissante depuis son premier EP, Fable, sorti l’année dernière, ira croissante à l’écoute du second, L’Enfant Sage, dont le premier extrait du même nom nous est dévoilé ici.
Des volutes de voix et des reverbs d’orfèvres côtoient des beats éparses et tranchants, portés par la poésie bleue et songeuse des textes de Tom. Haje cultive avec élégance l’art de maintenir l’auditeur en apesanteur, dans une sorte d’état contemplatif, accueillant l’énigme et savourant l’instant.
Qu’est-ce que vous faites dans la vie – études/travail ?
Quentin | Après des études scientifiques et dans l’audiovisuel, je bosse maintenant dans la postproduction vidéo et son, et bien sûr dans la musique.
Tom | Ça fait exactement un an que j’ai quitté mon dernier taf pour m’immerger totalement dans Haje et le chant. So far so good !
Quand est-ce que vous avez commencé la musique ? Avec quel instrument ?
Quentin | Tout petit, j’ai commencé l’apprentissage du piano. Puis une longue formation a suivi, classique d’abord, au conservatoire du 5e de Paris, puis au CNR de Boulogne. C’est après le bac que j’ai commencé à m’intéresser à la composition pure.
Tom | J’ai commencé le violon bien jeune aussi. Le chant s’est développé un peu plus tard. J’ai décollé pour Montréal après mes études à la Sorbonne, atterrissant en plein boom de la scène hip-hop locale. Plonger dans la production électronique m’est apparu comme une évidence !
Est-ce que vous avez eu différents projets avant Haje ?
Quentin | Quelques alias pour nos premières compositions mais rien de sérieux.
Comment définiriez-vous votre projet ?
L’Enfant sage est un mélange de pop et de hip-hop. Une sorte de cloud pop comme on a pu nous le suggérer. Jusqu’ici on a fait confiance à notre sensibilité et à celle des gens qui apprécient notre musique. Connaissant notre goût pour l’exploration, on soupçonne la couleur du prochain opus d’être encore une belle surprise !
Quelles sont vos inspirations et influences musicales ?
Quentin | Il y en a des tonnes. Ma formation classique joue beaucoup dans ma manière de composer bien sûr, mais je puise aussi mon inspiration dans des choses beaucoup plus modernes. Je citerai Shigeto, Jon Hopkins, Radiohead, Synkro, Four Tet, Massive Attack, Shlohmo…
Tom | On se rejoint sur un tas d’influences et c’est en partie ce qui fait la force de notre collaboration. J’y ajouterai The Internet, Bonobo, Max Cooper, Fink…
Comment est-ce que vous composez ? Décrivez-nous ce processus.
La composition commence souvent par de simples accords au piano, par une boucle ou un sample. Les textes écrits et enregistrés à chaud sont souvent les plus pertinents. On enregistre le piano et les synthés à la maison. Pour les voix définitives, on prend le temps de les soigner à l’Aparté Studio. Sur cet EP, on a finalisé le mixage avec l’ingénieur du son de PNL. On est heureux d’avoir pu s’offrir un gros son et l’expérience d’un producteur aussi chaud que Nk.F !
Si vous aviez un conseil à donner aux auditeurs pour écouter votre musique, quelles seraient les meilleures conditions ?
Un casque ou de bonnes enceintes, le bouton de volume à portée de main pour profiter pleinement des paroles et du soin qu’on a pris plaisir à apporter ! Et pour les plus téméraires, pourquoi pas un bon zbar pour vous laisser totalement emporter.