1917, de Sam Mendes (2020)
C’est l’histoire de deux soldats, Blake et Schofield, qui doivent délivrer un message pour arrêter à temps une attaque sournoise qui pourrait coûter la vie à 1 600 soldats. Sur le papier, cela peut paraître basique. Arrive Sam Mendes avec ses gros sabots, qui décide de transformer cette course contre la montre au milieu des tranchées en faux plan-séquence, d’une intensité folle et sublimé par la photo du grand Roger Deakins. La scène de l’attaque de nuit, uniquement illuminée par les missiles, fait partie des plus beaux moments de cinéma de ces dernières années. Un film important. (A.Cios)
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Men of Honor, de Saul Dibb (2018)
Un des derniers coups de poing sur la Première Guerre mondiale, cent ans après sa fin. À la manière de la nouvelle version d’À l’Ouest, rien de nouveau, ce film repose sur la désillusion totale, la folie pure et la panique totale dans les tranchées côté britannique. À l’origine une pièce de théâtre, c’est surtout dans la vision de personnages forts et de dialogues très aiguisés que ce film marque les esprits. La face cachée du 1917 de Sam Mendes.
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Les Sentiers de la gloire, de Stanley Kubrick (1957)
C’est peut-être l’un des plus grands films sur la Première Guerre mondiale. Peut-être aussi parce que plus que le conflit, Kubrick se concentre, en adaptant le livre du même nom d’Humphrey Cobb, sur les généraux qui tiraient sur leurs propres troupes pour “donner l’exemple”, sur un envers du décor peu glorieux, assez peu raconté jusque-là. Un film courageux, qui fit scandale, montrant un autre pan de l’horreur de ce conflit. (A.Cios)
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Gallipoli, de Peter Weir (1981)
Un des moins connus de la liste et pourtant un des plus fascinants. Gallipoli offre une vision australienne de la bataille des Dardanelles, le conflit hyper dur qui a eu lieu contre l’Empire ottoman à partir de 1915. Au casting, on retrouve de jeunes acteurs australiens, dont Mel Gibson dans un de ses premiers rôles, plus ou moins en même temps que le deuxième Mad Max. Peter Weir est un magicien dans la mise en lumière de cette bataille peu connue ainsi que l’implication des jeunes australiens dedans. C’est vraiment un grand film, très peu cité, comme toute la filmographie de Peter Weir, pourtant exceptionnelle.
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Cheval de guerre, de Steven Spielberg (2011)
Steven Spielberg choisit un angle bien particulier pour parler de la Première Guerre mondiale, avec l’histoire d’un jeune homme et d’un cheval au début du siècle dernier. Tiré d’un roman, lui-même tiré d’un livre jeunesse, le film est une véritable épopée, forcément assez romantique, où la relation homme-animal est le centre. Spielberg y livre d’ailleurs sa critique la plus acerbe sur la guerre et la boucherie insensée des champs de bataille. Du grand spectacle très émouvant.
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Capitaine Conan (1996) / La Vie et rien d’autre (1989), de Bertrand Tavernier
Une autre vision de la guerre qui avait lieu plus à l’est, loin des tranchées de Verdun. Avec Capitaine Conan, Bertrand Tavernier revient sur le conflit des Balkans qui a vraiment fait rage jusqu’en 1918. Suivant une équipe d’ex-prisonniers violents et efficaces conduite, donc, par leur capitaine Conan, ce film offre une vision au centre des soldats de fortune de ce premier conflit mondialisé. En plus de l’action pure du combat, il raconte aussi la vie entre les batailles, la vision de ces hommes perdus en terrain ennemi et leurs douces dérives vers les extrêmes. Ce film offre aussi à voir une partie de l’histoire honteuse de la guerre, avec l’exécution des déserteurs alors que la guerre a déjà fait des millions de morts. Un film complet.
On reste avec Tavernier pour un deuxième film avec la Première Guerre mondiale comme toile de fond. On est cette fois-ci deux ans après la fin du conflit avec un commandant joué par Philippe Noiret, qui aide deux femmes à retrouver leurs proches disparus. Se noue une histoire d’amour cachée entre les lignes, à la recherche du soldat inconnu. Un film dur sur la mémoire et l’énorme charnier à ciel ouvert de l’après-guerre.
Johnny s’en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo (1971)
Le film antiguerre par excellence. Tiré d’un livre de Dalton Trumbo publié juste au début de la Seconde Guerre mondiale, ce film a mis des années à se mettre en place, après la diabolisation de Trumbo époque maccarthysme puis les différents projets avec Luis Buñuel ou Salvador Dalí. Finalement, Trumbo l’a fait lui-même, et il sort en plein milieu de la guerre du Vietnam. Il devient le porte-drapeau des protestations pacifistes dans tout le pays. Le film est un électrochoc qui permet de voir comment les guerres s’accumulent et se ressemblent toutes.
Lawrence d’Arabie, de David Lean (1962)
La Première Guerre mondiale était, comme son nom l’indique, le premier conflit généralisé. Donc les films qui la traitent couvrent aussi une grande partie du territoire. Et donc l’un des plus grands films de l’Histoire est en fait un film sur la première guerre. Avec l’histoire du lieutenant Lawrence, David Lean retourne dans le film de guerre après son Pont de la rivière Kwaï. Cette fois-ci, il traite de la grande révolte arabe de 1916 à 1918 dont le but était de libérer les pays arabes face à l’Empire ottoman, une autre partie de la guerre peu connue. David Lean en fait un véritable classique avec Peter O’Toole, mystique, philosophique et puissant. À revoir chaque année.
L’Odyssée de l’African Queen, de John Huston (1951)
On continue le tour du monde avec un autre versant du conflit, cette fois-ci en Afrique. Dans ce qui est maintenant la Tanzanie, Humphrey Bogart est un aventurier canadien qui a l’habitude de bourlinguer avec son bateau, l’African Queen. En 1914, il vient prévenir des évangélistes anglais, dont Katharine Hepburn, dans un village reculé que la guerre à éclater. Or, la Tanzanie est alors sous contrôle allemand. L’African Queen devient un bateau de guerre pour couler une canonnière allemande. C’est l’aventure, le romantisme, la guerre. C’est unique. C’est John Huston, quoi.
Le Roi de cœur, de Philippe de Broca (1966)
Pour ce dernier film, direction la France. On est à la fin de la guerre, les Allemands partent et veulent piéger la ville de Marville avant l’arrivée des Anglais. Un soldat britannique a pour mission de trouver le piège et de le désamorcer. Il tombe dans une ville fantôme où juste un asile reste habité. Métaphore géante à la fois de la fête des fous et du Bal des ardents de la ville de Fiume en 1919, ce film atypique semble complètement hors du temps. Philippe de Broca, spécialiste des films d’action et d’aventure, souvent avec Jean-Paul Belmondo comme dans L’Homme de Rio, Cartouche ou Le Magnifique, réalise ici un de ses films les plus complexes, intrigants et profonds. Un vrai coup de cœur.
Article réalisé avec Arthur Cios