Volés par les nazis, ces dessins d’Egon Schiele sont désormais en route pour les enchères

Publié le par Konbini avec AFP,

© Egon Schiele/Leopold Museum, Vienne

Ces dessins ont récemment été restitués aux héritier·ère·s du collectionneur juif Fritz Grünbaum tué par les nazis.

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Six dessins de l’artiste autrichien Egon Schiele, récemment restitués aux héritier·ère·s du collectionneur juif Fritz Grünbaum tué par les nazis, seront vendus aux enchères à New York en novembre, a annoncé la maison Christie’s dans un communiqué de presse. Le 20 septembre dernier, le parquet de Manhattan à New York avait annoncé que plusieurs institutions culturelles prestigieuses, dont le MoMA, la Morgan Library de New York, le musée d’Art de Santa Barbara ou la collection Ronald Lauder, avaient accepté de rendre sept œuvres de l’artiste, figure de l’expressionnisme autrichien.

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Trois d’entre elles, des aquarelles sur papier dont l’une est estimée jusqu’à 2,5 millions de dollars, seront mises aux enchères le 9 novembre, tandis que trois autres œuvres sur papier seront cédées deux jours plus tard, dans le cadre des ventes aux enchères d’automne à New York, a annoncé Christie’s. La septième œuvre restituée, Fille mettant une chaussure (1910), restituée par le MoMA, a déjà fait l’objet d’une vente privée à “un collectionneur important qui a démontré son soutien aux victimes de la Shoah”, a indiqué à l’AFP l’avocat new-yorkais des héritier·ère·s de Fritz Grünbaum, Raymond Dowd.

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Les héritier·ère·s de Fritz Grünbaum, artiste autrichien de cabaret et grand collectionneur d’art, mort à Dachau en 1941, se battent depuis plusieurs décennies en justice pour recouvrer la possession de ses œuvres, essentiellement des dessins d’Egon Schiele (1890-1918). Arrêté en Autriche en 1938 puis déporté au camp de Dachau, l’artiste avait été contraint de signer une procuration au profit de sa femme Elisabeth. Elle-même avait été ensuite obligée de remettre toute la collection aux autorités nazies, avant d’être déportée et tuée au camp de concentration de Maly Trostinec, près de Minsk, dans l’actuel Bélarus.

Les héritier·ère·s avaient plusieurs fois échoué en justice aux États-Unis mais ont obtenu gain de cause à propos de deux œuvres en 2018, après l’adoption de la loi Hear par le Congrès états-unien en 2016. Un juge de New York avait écrit dans son jugement qu’une “signature sous la menace d’une arme à feu” n’avait pas de valeur. Depuis, les descendant·e·s du collectionneur ont relancé leurs procédures et le parquet de Manhattan a annoncé que deux autres œuvres de Schiele, récemment saisies au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh et à l’Allen Memorial Art Museum de l’université Oberlin, leur avaient été restituées.

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