Les albums concepts, c’est cool. Mais bon, c’est un peu chiant aussi, il faut se l’avouer. Entre interludes, personnages, storytellings, flash-back, et rêves : on peut facilement se perdre dans le nouvel album de Laylow, L’Étrange Histoire de M. Anderson. Sans parler de la flopée de nouveaux vocaux de Laylow, qui aurait sans doute aimé intégrer le casting de Split pour nous faire part de ses 23 personnalités au micro.
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Et comme beaucoup d’entre vous ont certainement écouté cet album à la va-vite, un peu déconcentrés, parfois même dans le désordre en vous jetant sur les feats (c’est très très mal de faire ça), vous n’avez pas compris grand-chose à l’histoire. Pour vous, on a donc fait un résumé concis de cet album storytelling. Vous allez voir, c’est moins compliqué que Trinity.
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Jey & M. Anderson, deux en un
Replaçons l’histoire dans son contexte : cela se passe en 2012, vraisemblablement à Toulouse, d’où est originaire Laylow. Laylow n’existe donc pas encore, sa carrière musicale n’a pas commencé. Dans cette histoire, il y a deux personnages principaux : Jey et M. Anderson. Jey, c’est le surnom de Jérémy – le prénom de Laylow. Jey est un garçon spécial, qui refuse de rentrer dans les cases qu’on lui impose. Mais qui grosso modo est un jeune galérien, qui passe ses journées à pas faire grand-chose, qui traîne avec ses potes, et garde en lui des rêves de faire de la musique, mais sans vraiment se l’avouer.
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M. Anderson, c’est le double de Jey. C’est de lui que vient toute la créativité de Laylow, c’est lui qui a le potentiel pour réaliser les rêves de Jey. Seulement, M. Anderson est pour l’instant ignoré par Jey, qui refuse d’accepter la complexité de son personnage et se consacrer pleinement à la musique. Toute l’histoire de l’album, c’est la scénarisation de la rencontre entre ces deux personnages, qui permettra à Laylow de partir à la poursuite de ses rêves et de devenir qui il est aujourd’hui.
Une nuit, un environnement et des péripéties
Acte 1, Scène 1 : L’album s’ouvre sur Jey en train de rêver, qui se fait réveiller par M. Anderson. Ensuite, il part de chez lui rejoindre ses potes. À la fin d'”Iversion”, ils décident de prendre la voiture et d’aller en boîte. Dans les toilettes du club, Jey est à nouveau interpellé par M. Anderson, mais le rejette.
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Acte 1, Scène 2 : En mode wing-man avec Damso pour briller en boîte sur “R9R-Line”, Jey et ses potes se font finalement recaler par le videur. Fatigué de cette vie où il semble tourner en rond sans avancer, Jey fait comprendre au videur qu’un jour, ce sera à son tour d’être la tête d’affiche. Il repart en vadrouille avec ses amis et, dans une épicerie, se retrouve nez à nez avec M. Anderson.
Acte 2, scène 1 : Jey rejette à nouveau violemment son double, refuse de l’entendre, et part sombrer dans le désespoir. Sur “Voir le monde brûler”, un des morceaux les plus forts de l’album, Jey et ses amis, après s’être faits recalés d’une soirée, tabassent un des invités sans la moindre raison. Jey se retrouve sous l’eau, retourne chez lui, se dispute avec sa mère, et claque la porte. Seul avec sa tristesse sous la pluie, Jey est à nouveau rattrapé par M. Anderson, qui se montre de plus en plus convaincant et insistant.
Acte 2, scène 2 : Dans une mésaventure nocturne avec des flics qui n’était finalement qu’un rêve, suivie d’un appel à l’aide de sa voisine en train de se faire battre, le désintérêt de ses potes pour les autres lui fait comprendre que personne ne l’aidera. Ce qu’il veut, c’est à lui d’aller le chercher, et à personne d’autre. Il accepte finalement M. Anderson dans sa vie, arrête de galérer, se lance dans la musique, et finit par percer, parce qu’il est spécial.
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Un garçon spécial entre rêves et réalité
Si l’histoire est beaucoup plus fluide dès la première écoute que le concept qu’il avait développé sur Trinity, le message reste pour autant au moins aussi fort. Avec cet album, Laylow raconte toutes ses galères et ses doutes de jeunesse ; les rêves d’un jeune qui veut vivre de sa passion mais qui se bride car personne ne croît en lui. Et finalement, l’idée est qu’on ne peut pas changer qui on est pour satisfaire les autres et rentrer dans le système. Si l’on est quelqu’un de spécial, avec une vision et des choses à faire, il faut les faire, et prendre les devants en restant convaincu que sa vision est la bonne.
Au-delà de ce grossier résumé de l’album, Laylow est vraiment parvenu à se livrer auprès de son public. L’album, accompagné du documentaire, nous a permis de mieux comprendre le quotidien morose d’un garçon de province animé par une passion, qui rêvait de s’envoler mais était trop souvent rattrapé par la réalité et les barrières autour de lui. La morale, c’est finalement que cette réalité, on peut la changer, et que ces barrières, elles sont dans sa tête.
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Pour rebondir sur Laylow, focus sur sa trajectoire artistique et l’évolution de sa carrière