Il a sorti plus de 300 morceaux, des albums par dizaines et est à la tête de Brian Jonestown Massacre depuis qu’il l’a cofondé au tout début des années 1990. Dire qu’Anton Newcombe est prolifique est un pléonasme, et il ne l’est au détriment de rien : il va où bon lui semble, nourrit son esprit tentaculaire de toutes les influences possibles (il aime autant Gainsbourg et Brel que des groupes pakistanais ou pékinois, mais n’est pas fan du “big rock star stuff” à la Led Zep) et les recrache dans des albums planants, psychédéliques et viscéraux.
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Imperturbable (et pas moins perturbateur, même s’il s’est calmé depuis quelques années), il mène sa barque avec toujours en tête le même credo : “Keep music evil”, garder la musique diabolique, et rester indépendant. Une volonté de liberté qui sera d’ailleurs dépeinte dans Dig!, le documentaire qui a contribué à faire connaître les BJM en les opposant aux Dandy Warhols, qui ont vendu leur âme à Capitol Records quand BJM est resté fidèle à sa conduite.
L’indifférence de Newcombe pour le succès commercial, en plus d’être rafraîchissante dans le paysage musical actuel, a participé à rendre son immense discographie cohérente, touffue et très singulière : la patte du musicien originaire de Californie (dont il est vite parti, il vit désormais à Berlin) se reconnaît entre mille. Pourquoi se laisser dicter ses productions par les tendances quand il se passe déjà tellement de choses dans nos têtes ?
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Brian Jonestown Massacre a sorti un album, The Brian Jonestown Massacre, au début de cette année 2019. De son côté, Anton Newcombe s’est lancé dans un nouveau projet, L’Épée, aux côtés des Limiñanas et avec Emmanuelle Seigner au chant, avec lesquels il vient de sortir l’album Diabolique.