Dans le cadre de la promotion de Dunkerque pour la course aux prochains Oscars, Christopher Nolan revient sur l’une des scènes fortes de son dernier film à succès.
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Après un détour par les coulisses des impressionnantes séquences aériennes, c’est un autre passage – pour le moins intense – de Dunkerque que le réalisateur américain s’est attelé à commenter pour la série “Anatomie d’une scène” du New York Times.
Dans la scène en question, l’une des plus prenantes du long-métrage, on retrouve des centaines de jeunes soldats anglais profitant d’un court moment de répit à bord d’un navire militaire censé les rapatrier sains et saufs après de longues heures passées à se démener pour survivre sur les plages normandes exposées aux tirs ennemis. Mais alors qu’ils se laissent aller à quelques effusions de joie à l’idée de retrouver leurs terres anglaises, une torpille vient (littéralement) noyer leurs dernières espérances.
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Christopher Nolan insiste sur sa volonté de reproduire ce qui a malheureusement trop souvent été l’effroyable réalité :
“Cette scène est basée sur de nombreux récits que j’ai lus, de personnes ayant été évacuées par de grands navires militaires : elles étaient placées dans les cales afin de maximiser le nombre de personnes à pouvoir monter à bord, mais cela impliquait nécessairement que si le bateau était bombardé, il coulait très rapidement.”
En touchant le flanc du navire, la torpille cause en effet une importante brèche dans la coque après détonation. S’ensuit une scène de panique générale, des torrents d’eau envahissant instantanément la cale où les jeunes soldats réunis comprennent rapidement qu’ils sont pris au piège. Déjà anxiogène, la scène redouble d’intensité lorsque le courant est coupé à bord du navire et que le bâtiment se voit plongé dans l’obscurité la plus totale, rendant la fuite des protagonistes encore plus difficile.
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“C’est à propos de l’obscurité. Cette peur absolue et claustrophobe d’être coincé avec des centaines d’autres personnes dans un espace sombre qui se remplit rapidement d’eau. Au cours de nos recherches, nous avons regardé ce qui arrive à un navire de la marine qui se fait torpiller : il sombre très, très vite, ce qui laisse très peu de temps à la réflexion.”
Un épisode dont seuls quelques téméraires sortiront vivants grâce à l’aide d’un camarade français, qui a eu l’intuition de rester sur le pont et a ainsi été en mesure d’ouvrir une porte depuis l’extérieur. Ce personnage salvateur a été inspiré des témoignages de personnes ayant refusé de descendre dans les cales au cours d’évacuations lors de la Seconde Guerre mondiale, se doutant que leurs chances de survie y seraient amoindries.
Une fois extraits des cales, les survivants devaient encore nager assez vite afin d’éviter que le bateau ne se retourne sur eux. Un cauchemar infini réalisé à la perfection par Christopher Nolan, qui n’oublie pas de livrer les détails techniques :
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“Nous avons tourné une partie à bord d’un réel destroyer au large des côtes de Dunkerque, puis nous l’avons doublé avec une réplique artificielle que nous avons construite dans un réservoir, afin de pouvoir la faire se retourner dans l’eau. Les acteurs ont ainsi réalisé leurs acrobaties sur cette dernière.”