Il y a parfois des grands moments qui marquent le cinéma français, à travers des films, des discours, des hommages, des récompenses. Quatre ans avant le puissant discours de Judith Godrèche qui dénonçait les violences sexuelles subies par les femmes et les enfants dans l’industrie du cinéma, un autre moment a bouleversé l’entre-soi des César et l’omerta.
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Le vendredi 28 février 2020, à l’annonce du César de la Meilleure réalisation, l’actrice Adèle Haenel, devenue le symbole d’un nouvel élan de #MeToo en France depuis qu’elle a accusé le réalisateur Christophe Ruggia d’agressions sexuelles quand elle était mineure, a décidé de quitter la salle au regard du verdict en criant : “La honte !”.
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C’est bien le réalisateur franco-polonais Roman Polanski qui a reçu l’une des récompenses les plus importantes de la soirée, quelques minutes avant que Les Misérables ne remporte le César du meilleur film.
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La récompense a laissé planer un certain malaise au sein de l’audience, car personne de l’équipe du film J’accuse n’est venu récupérer le trophée (tout le casting ayant boycotté les César), laissant les cinéastes Claire Denis et Emmanuelle Bercot, venues présenter les nommé·e·s, partir seules avec la statuette.
Hier, Céline Sciamma a posté sur son compte Instagram, une photo d’Adèle Haenel perdue dans ses pensées, une coupe de champagne à la main, assise sur un canapé, à 19 h 06. Comme pour nous rappeler à tou·te·s ce moment si douloureux pour Adèle Haenel et scandaleux pour le monde du cinéma, comme pour nous rappeler qu’avant Judith, il y a eu Adèle.
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