Comme toutes les semaines depuis maintenant quatre mois, Moha La Squale lâche un nouveau morceau. Dans ce dernier, il célèbre sa réussite et le travail accompli.
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Depuis quatre mois et le début de sa série de freestyles hebdomadaires qu’il balance sur sa page Facebook, le nom de Moha La Squale est sur toutes les lèvres. Si le jeune homme originaire du quartier de la Banane, qui s’étend de Ménilmontant à Gambetta dans le 20e arrondissement, ne donne que rarement des interviews, son parcours assez exceptionnel, est déjà connu de tous.
“Crois-moi qu’ils deviennent tout pâles quand La Squale récite William”
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Dans un de ses derniers morceaux nommé “Tout Seul”, Moha, de son vrai nom Mohamed, explique “Fleury, Florent, j’ai fait les deux”. À seulement 22 ans, c’est donc plusieurs vies que le rappeur a déjà menées. D’abord dealer, Moha est passé par Fleury avant de se convertir en coursier. C’est à cette époque qu’il se fait repérer par le réalisateur belge Barney Frydman qui l’encourage et lui permet d’obtenir un des rôles principaux du court-métrage La Graine (diffusé en 2015 sur Arte). Poussé par cette expérience et ses rencontres, le jeune homme s’inscrit par la suite aux cours Florent.
Aujourd’hui en deuxième année (il le confirme dans “Tout Seul”), c’est cette expérience singulière qui lui permet sûrement de se distinguer dans un rap game francophone saturé et sur-productif. En effet, comme un acteur peut se fondre dans la peau de divers personnages, Moha se fait souvent caméléon sur les prod’ et semble naviguer avec facilité sur des sonorités très différentes. Du son minimaliste et brumeux aux rythmes plus chaleureux et dansants, le rappeur jongle comme personne entre les flows mélancoliques et ceux plus énervés qu’il découpe à la perfection sur ses reprises de 2Pac et les désormais classiques citations de Jacques Brel qui introduisent ses morceaux.
Puis, il y a l’interprétation. Jusqu’à présent, tous les morceaux dévoilés par le jeune homme ont été accompagnés d’une vidéo, souvent minimaliste. On le suit dans les lieux qui lui sont familiers, chez lui ou dans son quartier de la Banane dans un premier temps, dans ses périples, de Londres à Barcelone, dans un second temps. Peu importe le décor, à chaque fois, on ne peut être que captivé par sa manière d’incarner chaque phase, le visage déformé, assombri ou lumineux en fonction des rimes et des récits.
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“Toutes les maisons veulent me signer, toutes les maisons veulent s’endetter”
De façon assez fascinante, l’histoire de Moha se suit quasiment en temps réel sur sa page Facebook. Inconnu il y a encore quatre mois, Moha rappe la plupart du temps des récits de galère : la sienne, celle de ses frères et de son alter ego Bandero mais aussi son ambition, et désormais sa réussite. Ainsi, si on le découvre d’abord chez lui, des millions de vues plus tard, on le retrouve place Vendôme à faire des selfies avec ses fans déjà mobilisés. Sollicité de toute part, on le voit d’ailleurs s’engager avec une maison de disques, Warner Music, dont il filme la signature dans le clip de “T’étais où ?”
C’est cette histoire qu’il raconte dans son dernier clip “Ça c’était avant” dont la puissance du refrain résonne plus que jamais : “Y a quatre mois j’existais pas mais ça chacal c’était avant.” Il explique ainsi comment il a gravi les échelons “sans piston” pour finalement arriver où il est actuellement, en un temps qu’on peut affirmer comme record.
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