Le groupe originaire de Los Angeles, Pollyn, a imaginé un clip très étrange pour son morceau “Dark Tokyo”. Métamorphoses, fusion des corps et décors surréalistes sont au programme. Adam Jay Weissman, le leader de ce trio électro, nous raconte la genèse de cette vidéo.
Pollyn, le trio originaire de Los Angeles, est assez difficile à cerner. Contrairement aux divers magazines spécialisés, on ne va pas essayer de lui coller une étiquette. On se contentera de dire que leur style hors du commun, né d’un amour partagé pour les samples de la musique électronique des années 1990, un poil down tempo, et mêlant des notes de musique new wave, des éléments de funk et un peu de pop. Le mélange est assez unique en son genre.
Pour illustrer le single “Dark Tokyo”, extrait de leur nouvel album Distress Signals, le membre fondateur du groupe, Adam Jay Weissman, que Konbini a rencontré, et une équipe d’animateurs ont imaginé un clip érotique et psychédélique, un dessin animé un peu zinzin à la Salvador Dali qui représente l’éveil à la sexualité d’une femme. Entre les rapports sexuels très étranges, les métamorphoses surréalistes et la promenade dans une forêt renversée, c’est quelque part plus un voyage qu’un clip.
Si le groupe n’est pas vraiment connu en France, il existe depuis plus d’une décennie et a fait parler de lui de l’autre côté de l’Atlantique. Quelque part entre Portishead et Talking Heads, Pollyn est un groupe qu’il faut avoir sur sa playlist. Et il faut ajouter le clip de “Dark Tokyo” à sa liste de vidéos à mater.
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Konbini | Comment l’idée de ce clip érotique et psychédélique vous est-elle venue ?
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Adam Jay Weissman | Pour notre nouvel album, Distress Signals, l’artiste Noah Butkus nous avait fait ces illustrations très cools. On en avait une dizaine, avec des thèmes plutôt différents, c’est le point de départ de cette vidéo. J’ai sélectionné certaines illustrations et j’ai commencé à écrire une histoire. Je savais que cette idée de rapport sexuel entre extraterrestres gluants se retrouverait dans la vidéo. Je voulais que ce soit surréaliste et chaleureux, pas dur et vulgaire, avec ces deux personnages qui se mélangent l’un à l’autre. J’ai travaillé avec une équipe d’animateurs pour leur donner vie.
Quel message vouliez-vous faire passer avec cette vidéo ?
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Pas de message précis, mais je voulais faire quelque chose de totalement fou. Quelque chose d’amusant à regarder pendant toute la durée de la chanson. Je vois beaucoup de vidéos qui ne retiennent pas mon attention. Ici, on a d’étranges montagnes russes où se déroulent des actes sexuels gluants, [la voix] de Genevieve sur des montagnes russes et une forêt renversée : ça devrait être différent des nombreux clips qui existent.
Qui vous a inspiré pour cette vidéo ?
Beaucoup de trucs me viennent en tête quand on parle d’influences. Under the Skin de Jonathan Glazer, c’est sûr : ce film m’est resté en tête pendant longtemps après l’avoir vu. C’est mon film préféré de l’année 2014. Le travail de Jonathan Glazer en général m’influence beaucoup. Et puis il y a Akira, et Salvador Dali, je pense, mais par-dessus tout, c’est le travail de Noah Butkus qui a tout déclenché.
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Y a-t-il un son en particulier qui caractérise votre nouvel album ?
Du gros son électro, riche en basses. C’est un peu plus minimaliste que ce qu’on a fait dans le passé. Pour Distress Signals, on voulait vraiment revenir aux racines d’une musique électronique basée sur le sample. Il n’y a presque pas de morceau en live sur l’album. Toutes les chansons sont basées sur les rythmes, la musique s’est construite autour par la suite. Quand on a commencé à faire de la musique, c’est comme cela qu’on travaillait et je voulais vraiment revenir aux sources avec cet album.
Le troisième album de Pollyn, Distress Signals, sortira le 13 mai.
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Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois