Une ex-dirigeante respectée de l’audiovisuel accompagnée d’un des réalisateurs les plus en vue du cinéma français : Véronique Cayla (à la tête du Centre national du cinéma, puis d’Arte, qu’elle a quitté cet été) et Éric Toledano (Intouchables, Le Sens de la fête et Hors normes) devraient prendre la présidence des Césars, avec la lourde tâche de sortir cette institution du 7e art d’une crise historique.
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Leur élection à la tête de l’Académie n’est plus qu’une formalité, et devrait être actée mardi par l’assemblée générale dans un vote par vidéoconférence et pour lequel aucun quorum n’est requis : ce duo paritaire est le seul à s’être porté candidat au terme d’un processus “très ouvert”, selon la présidente par intérim, Margaret Menegoz.
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L’institution phare du cinéma français, qui avait explosé en vol en début d’année, minée par les accusations d’entre-soi, d’opacité et de manque de mixité, porterait ainsi à sa tête deux personnalités “respectées et très différentes”, du milieu du cinéma, souligne Mme Menegoz.
“Les temps changent”
Plusieurs personnalités du milieu ont salué leur arrivée annoncée : le producteur Marc Missonnier les a assurés du soutien de “toute la profession pour les aider à rénover l’Académie” des Césars, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Roch-Olivier Maistre, les juge “à la hauteur des enjeux” pour un monde du cinéma en manque “d’unité”.
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“Les temps changent. Il faut changer avec eux. Ce n’est pas pour renier un certain nombre de choses qui ont été faites, mais il faut laisser la place”, a commenté de son côté l’ancien président du festival de Cannes Gilles Jacob, saluant auprès de l’AFP le choix de ces personnalités.
Leur tâche s’annonce rude. Depuis la démission en février de l’ancien patron des Césars, Alain Terzian, et de l’ensemble de la direction, crises et polémiques s’enchaînent. Quelques jours après la démission, la cérémonie des Césars avait provoqué une nouvelle tempête, avec la remise du César du Meilleur réalisateur à Roman Polanski, visé par des accusations de viols. L’image du départ fracassant de l’actrice Adèle Haenel, quittant la salle en lançant “Bravo la pédophilie !”, avait marqué la soirée.
Parité obligatoire
Ce César remis à Polanski symbolise, pour les féministes, le sexisme qui continue d’empoisonner le cinéma français et sa difficulté à se réformer, après et malgré la vague #MeToo de dénonciations de faits de harcèlement et de violences sexuelles née aux États-Unis et avec peu de répercussions en France.
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Depuis, alors que certains remettaient en cause leur existence, les Césars ont entrepris une ample rénovation, sous l’égide du Centre national du cinéma, dont l’aboutissement est l’élection des nouveaux dirigeants mardi. Les procédures opaques ont été modifiées et la parité imposée dans toutes les instances représentatives.
Mais les polémiques n’ont pas tardé à ressurgir, notamment courant septembre, lorsque la liste des 182 nouveaux administrateurs a été dévoilée. La promesse de parité intégrale n’y était pas respectée avec 81 femmes pour 101 hommes.
Aux côtés de dizaines de professionnels nouvellement désignés, la présence de 18 membres “historiques” ayant fait le choix de rester aux Césars avait également suscité le malaise. Parmi eux, Roman Polanski, autorisé à siéger en tant que lauréat d’un Oscar (pour Le Pianiste en 2003). Face à la bronca, il a finalement annoncé vendredi qu’il ne participerait pas aux décisions de la nouvelle Académie des Césars et donc au vote de mardi.
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Konbini avec AFP