Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Au programme : des vacances au bled, des défricheuses féministes, les œuvres de Mohamed Bourouissa et de Dana Schutz, et des nuits d’insomnie.
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“Défricheuses — Féminismes, caméra au poing et archive en bandoulière” à la Cité internationale des arts de Paris
“L’exposition revient sur l’histoire culturelle et visuelle du féminisme en France dans les années 1970 et 1980 à travers la fondation, en 1982, du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir par trois femmes : Delphine Seyrig, Carole Roussopoulos et Ioana Wieder, membres du collectif Les Insoumuses. Leurs vidéos, ainsi que des vidéos d’autres réalisatrices et collectifs féministes, qui les documentent tout en y participant, fournissent une cartographie des luttes de l’époque.
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L’événement propose une vision du combat pour l’émancipation des femmes [et personnes s’identifiant comme femmes ou non-binaires] à travers la mise en regard de ces images, filmées et diffusées grâce aux premières caméras vidéo et magnétoscopes portables, avec différentes pratiques d’artistes contemporain·e·s dont certain·e·s, comme Martha Wilson, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, Myriam Mihindou, Nil Yalter ou encore Rada Akbar, Bouchra Khalili, Zanele Muholi, Saddie Choua, Lili Reynaud Dewar et Paula Valero Comín, ont été ou sont résident·e·s à la Cité internationale des arts.”
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Jusqu’au 20 décembre 2023.
“Mohamed Bourouissa — Attracteur étrange” au LaM de Villeneuve-d’Ascq
“Cette exposition présente des œuvres qui témoignent de sa pratique de la photographie, du dessin, de la sculpture, de la vidéo mais aussi du spectacle vivant et de l’installation. À travers ce titre énigmatique, qui fait référence à une formule mathématique, Mohamed Bourouissa tend à modéliser l’apparente incohérence du chaos. Il interroge la représentation des personnes marginalisées et analyse les mécanismes du pouvoir de l’autorité et leurs effets sur les communautés privées de leurs droits.
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En posant un regard mordant sur la société et ses failles, Mohamed Bourouissa place l’individu au centre de ses préoccupations. Il met en lumière la façon dont le système qui tend à prendre le pas sur l’humain nie la multiplicité des identités. Loin de s’arrêter à une observation pure, Bourouissa révèle les moyens qu’emploient les individus pour se construire, ou se reconstruire.
L’échange, le dialogue et le partage sont aussi des axes essentiels de son travail. Ses immersions au sein de différentes communautés lui permettent d’en faire les sujets de certaines de ses œuvres : les locaux de Pôle emploi à Marseille pour l’Utopie d’August Sander, dix mois en 2013 à partager le quotidien des cavaliers des écuries associatives de Fletcher Street à Philadelphie pour Horse Day et, dernièrement, avec l’appui et le soutien du LaM, des ateliers de parole et de théâtre avec des femmes détenues afin de construire conjointement un spectacle.”
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Jusqu’au 21 janvier 2024.
“Renault 12” de Mohamed El Khatib, au Mucem, à Marseille
“Chaque été, des années 1970 aux années 1990, des milliers de familles maghrébines ont traversé la Méditerranée. Depuis Marseille ou Roubaix, dans une époque sans système GPS, des voitures chargées à bloc sillonnèrent la France et l’Espagne jusqu’aux ferrys qui les emmenaient au Maghreb où les attendaient leur famille et leurs origines.
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Cette installation se découvre comme un voyage au cœur de ces récits de migrations embarqués et de tout ce qu’ils charrient d’objets, de souvenirs et d’émotions. Pour signifier ce retour nostalgique au pays, une collecte-enquête d’un patrimoine à la fois industriel et mécanique, immatériel et culturel structurera l’ensemble de l’installation. Ce parcours imaginé par Mohamed El Khatib permettra de disséquer littéralement quelques Renault 12 ou Peugeot 504 et de faire du principe de la casse automobile la vitrine d’un art contemporain populaire.”
Jusqu’au 27 novembre 2023.
“Dana Schutz — Le monde visible” au musée d’Art moderne de Paris
“L’exposition présente une quarantaine de peintures réalisées depuis le début des années 2000, ainsi qu’une vingtaine de dessins et de gravures, et sept sculptures. Dana Schutz est une conteuse. Son œuvre construit un univers de personnages turbulents, de folie humaine, de situations calamiteuses et de désastres physiques. Elle dresse un portrait dystopique du monde actuel, détaché des notions traditionnelles de beauté.
Avec un usage virtuose de la couleur, elle a mis en place au fil des années un sens de la tension dramatique qui se révèle dans ses compositions complexes. Ses peintures montrent des scènes imaginaires, inspirées par des situations hypothétiques et des corps improbables, mêlés à la vie et au langage contemporains. L’exposition donne à voir les thématiques qui traversent cette œuvre : des sujets intangibles souvent observés avec humour ; l’artiste au travail dans son atelier ; la transformation et la construction de soi ; les tensions entre l’individu et le groupe.
Au cours des années récentes, Schutz a intégré la sculpture à sa pratique, prolongeant ses gestes et ses formes dans la glaise. Comme une boucle, le sujet de la sculpture se retrouve dès ses premières toiles. Récemment, ses peintures traduisent davantage les volumes et sont de plus en plus allégoriques. Elles sont peuplées de groupes de personnages colorés qui semblent flotter dans la nuit, perchés sur une île d’os de mâchoires ou luttant pour rester au sommet d’une montagne.
Ces visions d’un monde postapocalyptique sont marquées par son regard sur l’histoire de l’art, de Brueghel à Alice Neel. Elles évoquent l’obsolescence d’un monde malade, la vanité des mythologies contemporaines et l’incommunicabilité entre les êtres. Emprunté à un tableau du même nom, le titre de l’exposition, Le monde visible, est à la fois une proposition et une contradiction – donnant à voir l’informe et l’imaginaire.”
Jusqu’au
“Insomnie” à l’atelier POUSH, à Paris
“POUSH présente une exposition collective sous la Coupole, grand espace d’exposition de 2 000 mètres carrés. Sous le commissariat d’Yvannoé Kruger, directeur de POUSH, une dizaine d’artistes issu·e·s de tous bords artistiques [dont Charlie Aubry, Salomé Chatriot, Taisiia Cherkasova, Paul Créange, Bérangère Fromont, Pauline Guerrier, (La)Horde, Anita Molinero, Pierre Pauze, Sergei Rostropovich, Jack Robert Garcia, Rebecca Topakian, Julie Villard et Simon Brossard] explorent les notions de la nuit et de la fête. Ce territoire d’émancipation rêvé y embrasse les contours parfois effrayants d’une technologie dystopique.”
Jusqu’au 2 décembre 2023.