La version très attendue du Chevalier noir par Robert Pattinson est sortie ce mercredi 2 mars dans les salles obscures françaises et remporte déjà un franc succès public avec 260 000 entrées pour son premier jour d’exploitation en France, dépassant ainsi le démarrage de The Dark Knight en 2008.
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Aux États-Unis, The Batman débarque en salles aujourd’hui, avec déjà une différence notable. Si les spectateurs américains assistent à la projection du film dans une salle AMC, numéro 1 des complexes cinématographiques en Amérique du Nord, ils devront débourser 1,50 dollar de plus que s’ils allaient voir un autre film à l’affiche dans le même cinéma.
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C’est Adam Aron, le PDG du groupe, qui a dévoilé l’information sans autre forme de procès, lors de la rituelle présentation des résultats trimestriels aux investisseurs, retransmise dans les colonnes d’Entertainment Weekly :
“Le tarif du ticket pour The Batman sera légèrement plus élevé que celui des autres films diffusés dans les mêmes salles en même temps. C’est assez nouveau aux États-Unis mais AMC le fait depuis des années dans ses salles en Europe, où nous facturons un peu plus cher les meilleures places, comme des billets de matchs, de concerts et de théâtre par exemple.”
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Si, dans nos cinémas, une différence de tarification peut effectivement s’appliquer dans une même salle, elle concerne les technologies utilisées, Imax, 3D, ou le placement mais en aucun cas le film en question. Pour la première américaine du dernier opus des aventures de l’homme chauve-souris, un des cinémas AMC de Los Angeles affichait un prix de base à 20 dollars (18 euros), soit environ 7 % de plus que pour aller voir Uncharted – pourtant un blockbuster – programmé en face.
Une révolution annoncée
En 2020, le groupe AMC avait déjà bouleversé l’industrie du cinéma en signant un accord historique avec les studios Universal qui réduisait drastiquement le délai entre la première projection d’un film et sa sortie sur un quelconque format numérique, de 90 jours à 17 jours. Plus récemment, ils annonçaient accepter le paiement des places de cinéma en cryptomonnaie. Avec cette annonce, ils ajoutent une nouvelle pierre à l’édifice de la révolution des salles obscures.
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Mais en réalité, ce changement de paradigme avait été anticipé par plusieurs réalisateurs américains de blockbusters. En 2013, lors d’un colloque à l’Université de Californie du Sud, George Lucas comparait déjà le futur des salles de cinéma à Broadway avec “moins de salles mais des salles plus grandes, avec beaucoup de belles choses. Aller au cinéma coûtera 50 dollars, peut-être 100. Peut-être 150. Et ça sera ça “l’industrie du cinéma”. Tout le reste sera de la télévision par câble”.
De son côté, Steven Spielberg présageait “une place à 25 dollars pour voir le prochain Iron Man mais probablement seulement 7 dollars pour voir Lincoln“. Sept ans plus tard, Ron Howard, le réalisateur de Da Vinci Code, abondait également dans ce sens : “Les multiplexes vont devenir un peu comme Broadway. C’est là qu’iront les projets les plus coûteux. Il faudra faire événement pour amener le plus de gens dans les salles.”