La polémique autour de Freeze Corleone ne semble pas se tarir. Suite à la sortie de son dernier album, LMF, le rappeur du collectif 667 s’est fait attaquer en justice par le gouvernement pour des paroles “antisémites”, s’attirant par la même occasion les foudres de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et de personnalités politiques telles que Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
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Comme la controverse prenait de l’ampleur, Universal Music France, qui distribuait l’album de Freeze Corleone, a déclaré, vendredi dernier, vouloir “mettre un terme à toute collaboration“ avec ce dernier, affirmant que “la sortie de cet album [avait] révélé et amplifié des propos racistes inacceptables”.
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Et l’affaire ne semble pas près de s’arrêter. Selon son manager, l’artiste serait en ce moment vivement poussé à retirer sa discographie des plateformes de streaming, et plusieurs morceaux ont d’ores et déjà été supprimés de YouTube et Deezer.
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Quant au principal intéressé, il semble tout de même aborder cette situation avec sérénité, déclarant même être “enfin libre” suite à la rupture de son contrat avec Universal.
Le milieu de la musique réagit
Les réactions à cette polémique ne se sont pas fait attendre, et plusieurs personnalités ont très vite affiché leur soutien à Freeze Corleone, notamment ses confrères rappeurs Laylow, Dinos, Luv Resval et d’autres :
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De son côté, Jarod a publié une longue lettre de soutien au membre de la Secte, dans laquelle il pose cette question fondamentale : “À qui appartient la liberté d’expression ?”
“Cher frère, / Tu es anti et je suis sémite, nous sommes destinés à cohabiter alors discutons. / Qu’y a-t-il de plus jouissif que la liberté ?”
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Voici ma lettre à Freeze Corleone veuillez la partager pour que tous puissent la lire. A qui appartient la liberté d'...
Publiée par Jarod le Caméléon sur Dimanche 20 septembre 2020
C’est cette même problématique qu’a soulevé le journaliste Mehdi Maïzi. Ce dernier souligne dans un thread sur Twitter la justice à géométrie variable des censeurs, en évoquant l’impunité de Michel Sardou malgré ses paroles : “Autrefois à Colomb-Béchar / J’avais plein de serviteurs noirs / Et quatre filles dans mon lit / Au temps béni des colonies.”
Une affaire révélatrice du malaise face au rap
Si l’affaire déchaîne autant les passions, comme le souligne Libération, c’est aussi parce qu’elle vient après des années de “persécutions à répétition que [le rap] subit de la part de médias généralistes”. Le quotidien explique que si certaines paroles de Freeze Corleone ne sont pas excusables, les responsables politiques n’en restent pas moins fautifs de ne pas se pencher sur les raisons de telles positions. Via cette affaire, ce ne serait pas uniquement le rappeur du 667 qui est pointé du doigt, mais le rap en lui-même.
Pendant ce temps, LMF a reçu un très bel accueil critique, de la part du public amateur du genre comme des médias spécialisés. Reste à savoir si cette polémique en cours affectera outre mesure la carrière du rappeur.