Une journée à Marseille avec la relève du rap marseillais du dispositif La Frappe

Publié le par Simon Dangien,

Anan, Sikki7, Flex, Carlala et ADM en pleine répétition.

On était à la Friche la Belle de Mai avec les artistes locaux qui constituent la quatrième promotion de La Frappe, fidèle représentant de l’esprit de la ville.

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Samedi 1er juin. Alors que le reste de la France est plongé sous une météo déprimante, une ville semble résister. Évidemment, il s’agit de Marseille, capitale de la culture (et du beau temps) qui accueille, depuis ses débuts, il y a 25 ans tout rond, le festival Marsatac. Cette année, l’édition se tiendra les 14, 15 et 16 juin et, à deux semaines du coup d’envoi, on vous emmène, au soleil, passer une journée au cœur des préparatifs d’une des scènes les plus attendues sur le festival, celle de La Frappe et ses pépites locales que l’on vous avait déjà présentées précédemment.

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Vrai symbole de la ville, de son atmosphère si singulière et de ses valeurs, La Frappe, initiative née en 2019, a pour objectif de créer chaque année une nouvelle promotion d’artistes dans le but de faire vivre et progresser le vivier du rap marseillais, comme nous le raconte avec enthousiasme la directrice du festival Béatrice Desgranges :

“Notre fierté, c’est de se rendre compte que, de La Frappe, sont déjà sortis des artistes qui ont pignon sur rue aujourd’hui. Stony Stone, Asinine, Achim… Ça révèle vraiment les talents de demain, c’est toute la pertinence du dispositif qui se valide années après années.”

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L’édition 2023-2024 accueille la quatrième promotion depuis la création de La Frappe. ADM, Messir, Carlala, Flex, Sikki7 et Anan fouleront donc la scène de Marsatac dans ce qui devrait être un éprouvant marathon artistique : “Le festival se tient sur trois jours et dès 2019, on a tout de suite voulu qu’ils jouent tous les jours pour pouvoir être vus par tous les publics du festival. Les artistes ne jouent jamais le même show (d’une durée de 20 à 30 minutes), il y a une sirène qui annonce à chaque fois qu’un concert de La Frappe démarre et ça donne des moments fous”, explique la directrice de Marsatac. Pour vivre eux aussi ces moments fous, les artistes de la nouvelle promotion doivent s’entraîner. Samedi 1er juin signait alors la deuxième journée de résidence scénique afin de préparer ce moment intense qui pourrait devenir l’un des tournants de leurs jeunes carrières.

Pour la première fois depuis 2019, les artistes de La Frappe seront équipés de “ear” ou oreillette, remplaçant les classiques retours.

Construire un set sur scène

L’iconique Friche la Belle de Mai sera notre hôte durant toute cette journée marseillaise. C’est un lieu névralgique de la culture de la ville, où Marsatac s’est même déjà installé dans de précédentes éditions, nous confient Béatrice Desgranges et Margot Maccario, responsable de Marsatac Agency, autour d’un bon repas au sein du restaurant installé dans La Friche.

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Place aux stars : direction les étages inférieurs du lieu pour rencontrer les artistes déjà en pleine répétition. Ils sont en cercle sur scène, l’heure est à la réflexion. Ils doivent tous s’accorder pour choisir les morceaux qu’ils joueront sur scène, dans quel ordre, et peuvent compter sur l’appui de Faf Larage, parrain de l’initiative, présent pour les conseiller. C’est un moment important car ils doivent trouver ensemble le rythme des sets, faire des choix et anticiper l’énergie à donner au public.

En opposition à ce qui s’applique à un tremplin plus classique, ADM, Messir, Carlala, Flex, Sikki7 et Anan n’ont jamais été mis en compétition. Comme pour les éditions précédentes, des partenaires et organismes de la ville comme Only Pro ou encore Marseille Capitale du Rap font remonter une trentaine de noms qui sont ensuite sélectionnés par un jury de professionnels. Les artistes Flex et Messir ont donc fait partie des discussions et repérages avant d’arriver là :

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“C’est une ascension dingue pour nous. D’habitude, on se contente de profiter du moment sur les petites scènes qu’on fait. Là, on passe vraiment un step avec un statut professionnel. On est des gens d’ici, je suis né dans le 5e, on me propose un festival dans le 8e, à côté de chez moi, on représente les nouveaux blaz de la ville le temps de Marsatac et de la tournée après. C’est fou.” – Flex et Messir

C’est une manière pour eux de titiller de près le monde de la musique professionnelle, et d’en découvrir ces premières retombées : “Dès qu’on a eu notre blaz à Marsatac, on sait qu’il y a des gens qui nous ont vus en 3D” s’amuse Messir avant que Flex renchérisse : “Il y a des gens que tu ne côtoies plus depuis deux, trois ans, ils t’envoient des messages et tu sais pourquoi”.

Bien accompagné

Avec La Frappe et la nouvelle arrivante Marsatac Agency, le festival se positionne comme un véritable propulseur au contact de sa ville et ses artistes et ce pour une raison évidente selon Margot Maccario, la responsable de l’agence créée par le festival : “On se met au service des artistes marseillais parce que c’est grâce à ces artistes de la ville que Marsatac en est là 25 ans plus tard”.

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Après le 16 juin, la quatrième promotion du dispositif enchaînera avec une petite tournée et, pour la première fois en quatre ans, une mixtape de quatre titres est dévoilée sur les plateformes. C’est un pas supplémentaire non négligeable selon Margot pour qui le but est “d’accompagner les artistes et de les conforter dans ce qu’ils font. L’identité marseillaise elle est là, c’est des artistes du cru, il y a cette idée d’être dans la continuité de la vibe marseillaise, c’est l’ADN du collectif”.

Comment être complètement dans “l’ADN” et la “vibe” de la ville ? Eh bien en comptant sur le soutien d’un pilier, lui aussi du cru marseillais, Faf Larage.

Apportant conseils, expériences et validation, Faf Larage explique que “c’est un kif d’être ici”. La Frappe lui permet de “rester en contact avec les jeunes générations” mais également “de voir les nouveaux courants. Je prends beaucoup aussi”. Il est le parrain de l’initiative depuis sa création en 2019 et visage de l’unité de la ville autour du festival et ses initiatives :

“C’est aussi un message pour montrer que toutes ces entités, Marsatac, La Frappe, moi qui représente un peu l’ancienne génération, on est vraiment tous ensemble. En même temps, c’est un peu Marseille, on est vraiment comme ça ici.”