Une femme noire tenant une flamme dorée : la sculpture des JO de Paris a été révélée

Publié le par Konbini avec AFP,

© Julien de Rosa/AFP

Elle est signée l’artiste états-unienne Alison Saar, qui voulait "rompre avec l’image de l’homme blanc standard que l’on retrouve dans la plupart des monuments".

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Une femme noire tenant un rameau d’olivier et une flamme dorée, assise au milieu de six sièges symbolisant tous les continents : la sculpture conçue par l’artiste Alison Saar pour les Jeux olympiques et les Paralympiques de Paris invite au dialogue. Cette œuvre d’art “multiculturelle”, selon les mots de l’artiste californienne, a été inaugurée dimanche après-midi dans le jardin Charles-Aznavour, au pied des Champs-Élysées, à Paris, à 33 jours de la cérémonie d’ouverture de la grand-messe du sport.

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L’occasion pour le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, de se féliciter des “préparatifs”, qui “se déroulent très, très bien”, selon lui. “L’enthousiasme monte quand on se promène à Paris”, a assuré le patron du mouvement olympique lors d’une conférence de presse. “Les sites olympiques se profilent, vous voyez les drapeaux, vous voyez les gens au Trocadéro se réjouir des anneaux olympiques sur la tour Eiffel”, a-t-il ajouté. Intitulée Salon, l’œuvre d’Alison Saar, 68 ans, se veut comme un “espace ouvert à tous, qui favorise le dialogue et permet les rencontres”, selon l’artiste. La statue comprend plusieurs éléments, tous réalisés par l’artiste dans des ateliers du Puy-de-Dôme, dans le centre de la France.

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“Diversité”

Composée de bronze et d’une roche volcanique résistant aux intempéries et aux polluants environnementaux, l’œuvre comprend une grande figure féminine assise qui tient des rameaux d’olivier dans une main et une flamme dorée dans l’autre, et six sièges, disposés sur un cercle de 5 mètres 40 de diamètre, venant d’Afrique de l’Ouest, d’Amérique centrale, de France, de Chine et d’Europe. L’un d’eux est aussi un siège antique symbolisant l’origine des JO. Au centre du cercle figurent les années olympiques incrustées dans le sol.

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Salon est une invitation au dialogue, à l’échange, à la rencontre, au partage”, a salué Thomas Bach dans son discours, appelant à célébrer “l’unité de toute l’humanité dans notre diversité”. “C’est la raison d’être des Jeux olympiques : réunir les différentes cultures du monde dans une compétition pacifique et pour le dialogue”, a-t-il ajouté devant la presse. Y a-t-il un message politique adressé à la France dans le contexte des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet ? “Je ne suis pas un citoyen français, je n’ai pas le droit de vote”, a balayé Thomas Bach, interrogé par l’AFP.

“Je suis moi-même métisse”

Peu connue en France, Alison Saar a été choisie par le Comité international olympique et la Ville de Paris “pour son engagement envers les valeurs humanistes et de paix de l’olympisme” et “son souhait d’avoir une production locale afin de soutenir l’artisanat français et de réduire l’empreinte carbone”, selon le dossier de presse. Depuis quarante ans, son œuvre s’intéresse à l’identité féminine noire. “Je suis moi-même métisse donc la majorité de mon travail se concentre sur mon ascendance africaine”, a expliqué dimanche celle qui voulait “rompre avec l’image de l’homme blanc standard que l’on retrouve dans la plupart des monuments et des sculptures”.

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Ses sculptures et installations, réalisées à partir de matériaux récupérés et naturels, intègrent des éléments de diverses traditions culturelles africaines, africaines-américaines et caribéennes. Parmi ses œuvres les plus célèbres figure une sculpture d’Harriet Tubman, ancienne femme réduite en esclavage et militante anti-esclavage, premier monument (2008) en hommage à une femme noire à New York.

Aux États-Unis, ses œuvres ont été exposées au Metropolitan Museum of Art et au Whitney Museum à New York et au Lacma à Los Angeles. Née le 5 février 1956 à Los Angeles, l’artiste est issue d’une famille d’artistes, sa mère Betye Saar étant connue pour ses assemblages traitant de questions raciales et sexistes, et son père Richard Saar, d’origine allemande, comme céramiste et restaurateur d’œuvres d’art. La sculpture olympique créée pour Paris 2024 est son premier projet dans l’espace public hors des États-Unis. Alison Saar succède au Français Xavier Veilhan qui avait réalisé un ensemble de sculptures intitulé The Audience pour les JO de Tokyo en 2021.