Des tulipes se dessinent délicatement sur des hauts transparents : pour son premier défilé à New York, le créateur parisien Ludovic de Saint Sernin a rendu hommage au photographe Robert Mapplethorpe, icône queer, à ses photos de fleurs et à ses nus. “Robert Mapplethorpe a toujours été mon héros […]. C’est même la raison pour laquelle j’ai lancé la marque. Lire Just Kids de Patti Smith [dans lequel la chanteuse décrit leur relation, ndlr] a changé ma vie”, a souligné, juste après le défilé, le créateur qui s’est fait un nom en revendiquant une mode queer, où le sexe est souvent évoqué.
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Photographe emblématique du milieu gay new-yorkais, qui fit scandale pour ses images explicitement sexuelles, mort des suites du sida à 42 ans, Robert Mapplethorpe (1946-1989) a laissé un riche héritage artistique qui vivait dimanche soir sur le podium de la Fashion Week. Il y a d’abord eu ces tulipes très stylisées, que Robert Mapplethorpe photographiait en noir et blanc, et qui sont apparues en velours sur des hauts délicats et diaphanes en organdi japonais. Le motif revenait aussi sur des minijupes et des robes tout aussi transparentes.
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Le défilé a ensuite évolué vers des costumes plus stricts, portés au masculin ou au féminin, évoquant le New York des années 1970 et 1980, puis des tenues de soirée de plus en plus évocatrices, comme ce trench-coat rouge décolleté et très court. Dans un décor épuré, au 18e étage d’un gratte-ciel de Manhattan, un homme marche sur le podium, dans une combinaison en cuir noir laissant apparaître son torse. Puis un autre corps masculin défile presque entièrement nu, à l’exception de bottes, d’un slip de cuir noir à œillets et d’une cagoule en cuir dont les lacets traversent le visage, semblant faire écho au milieu BDSM documenté par Robert Mapplethorpe.
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“Je voulais m’assurer que ce n’était pas que les photos […] mais aussi ceux qui sont sur ces photos qui sortent du cadre et viennent sur le podium”, explique le créateur, qui a travaillé avec la Fondation Mapplethorpe pour cette collection automne-hiver 2024. “C’est aussi une exploration de soi. Le défilé commence avec quelque chose de très pur et minimal et se poursuit avec une exploration du sexe”, ajoute Ludovic de Saint Sernin.
Habitué à défiler à Paris, le créateur, qui a lancé sa marque en 2017, voit New York, “berceau de la culture queer contemporaine”, comme une source d’inspiration. Les États-Unis représentent aussi le marché le plus important de la marque, avec un tiers de ses ventes. “C’est ici que je vois le plus de gens porter mes vêtements, dans les rues, les clubs”, ajoute le créateur, qui se définit quand même comme “un enfant de Paris”.
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