Depuis le 3 mars dernier se tient, dans l’Idaho, au sein de l’université Lewis-Clark, une exposition qui “explore les problématiques de santé les plus urgentes et partage les histoires et préoccupations des personnes concernées”.
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Intitulée “Unconditional Care: Listening to People’s Health Needs” (“Soin inconditionnel : écouter les besoins de santé des personnes”), l’exposition traite de sujets tels que “les maladies chroniques, les handicaps, la grossesse, des décès causés par arme à feu aux agressions sexuelles” à travers des œuvres d’artistes qui partagent leurs expériences personnelles.
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Par le biais d’œuvres sur l’avortement, le droit des personnes menstruées à disposer de leur corps est notamment mis en exergue. Ou plutôt était mis en exergue, puisque les quatre œuvres concernées ont été, sans un mot, retirées de l’exposition. Le public, découvrant ce retrait, a alerté des associations compétentes, dont l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) et la Coalition nationale contre la censure, qui ont envoyé un courrier à l’université.
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Dans leur lettre, les associations déplorent le retrait de trois vidéos et d’un enregistrement audio signés de l’artiste Lydia Nobles. Les œuvres sont issues de sa série As I Sit Waiting qui présente des entretiens avec quatre personnes confiant leurs “témoignages, opinions et expériences avec les soins liés à la santé sexuelle, dont l’avortement”.
De même, Katrina Majkut a vu l’une de ses œuvres disparaître : Medical Abortion Pills, des broderies de pilules abortives. Michelle Hartney a pour sa part vu s’envoler une œuvre de sa série Unplanned Parenthood qui expose une des 250 000 lettres envoyées par autant de mères dans les années 1920 à la fondatrice du planning familial, Margaret Sanger.
Les artistes ont été mises au courant du retrait de leurs œuvres sous prétexte qu’elles “transgressaient la loi fédérale de l’Idaho”, selon le Guardian. En effet, cet État rural du nord-ouest des États-Unis avait profité l’an dernier du renversement de l’arrêt Roe vs Wade qui marquait une grande avancée concernant la légalisation du droit à l’avortement. En 2022, la Cour suprême a révoqué l’arrêt et décidé de laisser les États libres de définir leur positionnement législatif.
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Cette décision du retrait des œuvres a été vivement critiquée par les artistes – qui voient là une censure de la liberté d’expression – et par une partie du public, estimant qu’il s’agit d’une opposition à l’indépendance des personnes menstruées. Ce retrait ne passe évidemment pas inaperçu : les artistes et associations ont annoncé continuer à lutter pour exiger le retour des œuvres et obtenir des excuses de la part de l’université. L’information serait remontée jusqu’à Joe Biden qui se serait exclamé : “Les amis, on est à quel siècle, là ?” selon les informations du Guardian.