Un musée hongrois interdit ENCORE l’accès à une expo photo montrant des personnes LGBTQIA+

Publié le par Konbini avec AFP,

© Dannie Jing/Unsplash

Après l’épisode du World Press Photo, c’est au tour du musée d’Ethnographie de Budapest.

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Le musée d’Ethnographie de Budapest a décidé d’interdire aux mineur·e·s l’accès à des photographies représentant des personnes LGBTQIA+, sur fond de durcissement des mesures LGBTphobes en Hongrie. “Cette partie de l’exposition est ouverte seulement aux visiteurs de plus de 18 ans”, peut-on lire en hongrois et en anglais sur une pancarte suspendue à un cordon de séparation, a constaté un photographe de l’AFP, qui s’est vu demander son âge par un employé. Il s’agit de quelques clichés parmi une série sur les peuples premiers Yanomami du Brésil réalisés en 1967, par la photographe brésilienne d’origine hongroise Claudia Andujar. Prévu jusqu’à juin 2024, l’événement avait ouvert mi-septembre sans restrictions.

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Contactés par l’AFP, ni la direction du musée ni le gouvernement n’ont réagi dans l’immédiat. Le cabinet du Premier ministre nationaliste Viktor Orbán a adopté en 2021 une loi interdisant toute évocation de l’homosexualité auprès des mineur·e·s en public, sous peine de sanctions financières. Elle avait provoqué un tollé au sein de l’Union européenne, dont la Hongrie est membre, et fait actuellement l’objet d’une procédure d’infraction de Bruxelles.

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Si de simples comédies romantiques ont été bannies des heures de grande écoute, à l’instar des films X, la législation avait été initialement peu appliquée, mais un durcissement a été observé ces derniers mois dans ce pays d’Europe centrale de 9,7 millions d’habitant·e·s. Les mineur·e·s ont ainsi été banni·e·s d’une récente exposition du Musée national de Hongrie mettant à l’honneur des œuvres primées par le World Press Photo, qui récompense chaque année “le meilleur journalisme visuel” dans le monde.

Dans la pratique, l’établissement s’était cependant dit incapable de mettre en œuvre cette interdiction, disant ne pas pouvoir contrôler les pièces d’identité et s’en remettant à la “coopération” du public. De quoi déplaire au gouvernement : son directeur László Simon a été limogé le 6 novembre pour avoir “manqué” à son devoir d’appliquer la loi. Des librairies ont également été affectées. La chaîne de magasins Lira a été condamnée l’été dernier à une lourde amende pour avoir vendu sans emballage le roman graphique Heartstopper, qui raconte un amour naissant entre deux lycéens.

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Le gouvernement s’est défendu de vouloir censurer des œuvres. “Seul le contenu promouvant spécifiquement l’homosexualité est visé”, a déclaré la semaine dernière Gergely Gulyas, directeur de cabinet de Viktor Orbán. Mais pour Luca Dudits, de l’ONG Hatter, le contenu très vague de la loi a “un effet dissuasif” et conduit à “de la censure pure et simple, dans le but d’effacer les personnes LGBTQIA+ de la place publique”. Dans ce contexte, “il est de plus en plus rare de voir des portraits positifs ou même neutres de la communauté dans les médias”, déplore-t-elle.