Bientôt, une immense toile de Christophe Vacher inspirée du Grand Canyon s’installera sur la Lune dans le cadre du Lunar Codex. Le projet, pensé par le physicien Samuel Peralta, consiste à envoyer en orbite des œuvres gravées dans des nanofichiers et placées à l’intérieur de quatre capsules de la Nasa, dont les dates de voyage diffèrent. Ces expéditions auraient pour but de laisser une marque, interstellaire, de la création contemporaine terrestre et de notre quotidien.
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L’œuvre, intitulée Shaman: The Visit, a été réalisée en deux mois et semble à la croisée du tangible et de l’extraterrestre. Le célèbre paysage états-unien est habité par une silhouette mystérieuse qui fait face à une excroissance rocheuse mystique. Selon l’artiste, la toile représenterait “un voyage spirituel, une œuvre qui laissera une empreinte indélébile”, rapporte Franceinfo. Une “empreinte indélébile”, réalisée par un Français, qui représente un paysage états-unien : le moins qu’on puisse dire, c’est que la Nasa ne perd pas le nord.
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Christophe Vacher fait partie des 30 000 artistes, auteur·rice·s, musicien·ne·s et cinéastes, originaires de près de 160 pays, qui ont accepté d’envoyer leurs œuvres sur la Lune. Sa création sera “déposée dans le cratère Nobile”, cratère circulaire large de 42 kilomètres. En septembre dernier, on apprenait que la Bretonne Ornélie avait également été sélectionnée pour envoyer une de ses sculptures sur la Lune.
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La première capsule, rassemblée sous le nom de “Collection Orion”, a déjà parcouru son chemin stellaire en accompagnant le programme Artemis I, lancé par la Nasa le 16 novembre 2022 et rentré sur notre sol terrestre 25 jours, 10 heures et 53 minutes plus tard. Shaman: The Visit devrait être envoyée sur la Lune en novembre 2024.
Samuel Peralta n’est pas le premier humain à avoir rêvé d’envoyer de l’art sur la Lune. En 1969, Andy Warhol, Robert Rauschenberg, Forrest Myers et John Chamberlain propulsaient chacun une œuvre sur la Lune, au moment du lancement d’Apollo 12, côté Nasa. L’Agence spatiale européenne n’a bien sûr pas voulu être en reste de cette course à l’espace artistique et a collaboré avec la Moon Gallery Foundation qui a lancé son projet de mini-galerie d’art à bord de la Station spatiale internationale l’année dernière.