True Detective : Night Country : la showrunneuse nous éclaire sur cette fin de saison 4

Publié le par Delphine Rivet,

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Évidemment, si vous n’avez pas fini la saison 4 de True Detective, spoilers droit devant !

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Pour cette saison 4, la showrunneuse Issa López avait la lourde tâche de raviver une franchise, dont la première itération, surtout, a laissé des traces indélébiles dans nos esprits. Comme en miroir, elle a plongé True Detective dans la nuit et le froid glacial d’Alaska, là où l’histoire avec Rust Cohle et Martin Hart suaient à grosses gouttes sous le soleil de Louisiane. Elle a aussi féminisé l’univers avec deux héroïnes (campée par Jodie Foster et Kali Reis), mais aussi une entité mystique terrifiante et un groupe de femmes autochtones vengeresses.

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C’est aussi là que se glisse l’une des grandes réussites de cette saison, dans le trouble qui persiste après le final : comment Issa López, qui a aussi réalisé tous les épisodes (en plus de superviser leur écriture) a-t-elle jonglé entre une résolution tangible du meurtre d’Annie et des scientifiques de Tsalal, et le mysticisme ?

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Pour la faire courte, Danvers et Navarro, en empruntant un tunnel de glace, se retrouvent dans la station de recherche et découvrent que Clark, le seul scientifique qui manquait à l’appel, est encore en vie. Il révèle que le groupe était en fait à l’origine de la pollution locale qui cause des cancers, des fausses couches et autres atrocités (en particulier sur la population indigène). Annie et lui sortaient ensemble, mais elle a fini par découvrir leur secret… et ils l’ont assassinée.

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Clark, se croyant pourchassé par son esprit, referme la trappe derrière lui et a juste le temps d’entendre ses collègues se faire massacrer. On apprend en réalité que ce sont les femmes Iñupiaq, vues un peu plus tôt à l’usine, qui ont appris ce qu’ils avaient fait et ont débarqué dans la station, armées jusqu’aux dents, pour les kidnapper. Elles les ont ensuite emmenés au milieu de nulle part et du blizzard, les ont forcés à se déshabiller et à attendre que le froid (ou une entité féminine mystérieuse) les emporte. “En la tuant, ils l’ont réveillée”, dit l’une d’entre elles.

“La force des femmes Iñupiaq est la clé de la survie de ce peuple. Elles sont des chasseuses, vont à la pêche. Elles font du traîneau. Elles sont indomptables. C’est incroyable. C’était nécessaire de les inclure”, raconte Issa López au Los Angeles Times.

Ces femmes, ces ouvrières, celles qui font le ménage, celles qui comptent si peu aux yeux des puissants ou corporations comme Silver Sky… ce sont des invisibles. Personne ne les soupçonne. D’ailleurs, pour ne pas vendre la mèche sur l’issue de la saison, et donc de leur importance dans la résolution de l’intrigue, la production a dû renoncer à inviter ces actrices et figurantes, recrutées au Canada parmi les nations Inuits, à fouler le tapis rouge pour l’avant-première de True Detective : Night Country.

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À l’instar du Yellow King de la saison 1 de True Detective, Issa López a, elle aussi, amené sa touche de mysticisme, sous la forme d’une sorte de déesse. “J’ai commencé à écrire sans lui donner de nom mais en me demandant si Annie n’était pas une manifestation de cette déité. En travaillant, je me suis évidemment demandé s’il n’y avait pas une connexion à faire avec la mythologie Inuit”, a-t-elle confié à Vulture.

Il y a bien une légende locale qui parle d’une certaine Sedna et qui, selon les histoires, a les doigts cassés à cause du froid ou à cause de son propre père. Un clin d’œil à cette ouvrière de l’usine, qui a deux phalanges sectionnées et qui a mené le reste des femmes durant leur mission vengeresse. Quant à tisser une intrigue criminelle, tout en laissant la place à diverses interprétations spirituelle, la showrunneuse raconte que pour elle, le process se fait naturellement :

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“J’ai une psyché divisée en deux, parce que j’ai grandi entre un père athée et agnostique, et une mère profondément catholique […]. L’histoire me vient, et l’aspect surnaturel vient s’insérer lui-même dans tout ça”, explique-t-elle à Vulture.

Toute cette saison 4, et encore plus le dernier épisode, est affaire d’interprétation : chaque personnage a sa propre relation avec le spirituel et son point de vue en est intrinsèquement imprégné, tout comme pour le public. C’est sans doute là, dans ces interstices, que réside tout le brio de True Detective : Night Country.

La saison 4 de True Detective : Night Country est disponible sur Prime Video.

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