Il y a dix ans déjà, Joey Bada$$, alors âgé de 17 ans, dévoilait sa toute première mixtape, 1999. Originaire de Brooklyn, le jeune rappeur s’apprêtait à relever le défi de faire résonner l’âge d’or du rap new-yorkais sur des sonorités tournées vers des perspectives d’avenir. Arrivé comme une bombe dans l’industrie du hip-hop, le projet s’est placé comme sauveur de la génération antérieure.
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Le temps est passé et 1999 reste encore au goût du jour. Considéré comme un classique et acclamé par la critique, tant par ses textes, ses productions et sa visée, le projet de Bada$$ est l’une des meilleures mixtapes des années 2010. À l’occasion de son anniversaire et histoire de célébrer la réussite de son retentissement, voici trois raisons pour lesquelles 1999 a bouleversé l’histoire du rap new-yorkais.
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1. Joey Bada$$, l’enfant prodige
Passionné de poésie qu’il découvre à l’âge de 11 ans, Joey Bada$$ n’était pas destiné au départ à se tourner vers le rap. Malgré ses rêves de devenir acteur, le monde du cinéma ne lui permet pas de briller dans l’immensité new-yorkaise.
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C’est au lycée que la musique se présente à lui comme une évidence. Avec ses camarades Capital Steez, CJ Fly ou encore Nyck Caution, tous forment le collectif Pro Era, un crew de rappeurs, producteurs et créateurs décidés à faire valoir leur amour pour la culture hip-hop des années 1990. Après avoir attiré l’attention avec ses freestyles et ses signatures en label, la sortie de The Secc$ TaP.E., première mixtape de Pro Era, sera l’élément déclencheur de son désir de rayonner en solo.
En plus de son talent de rappeur et d’imposer son style aux grands du rap underground, Joey Bada$$ s’est vu bien entouré. Quand on sait que des légendes telles que MF Doom, J Dilla ou encore Lord Finesse se sont occupées de certaines instrumentales du projet, on comprend mieux pourquoi 1999 est toujours au sommet.
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2. Le symbole d’un âge d’or
En écho à la décennie qui fascine le jeune Joey Bada$$, 1999 marque la dernière année de “l’âge d’or” du rap new-yorkais. Avec ce titre, le projet se place en quelque sorte comme le symbole de cette époque. Accompagné de sonorités très East Coast, le rappeur de Brooklyn évoque les quartiers, son avenir plein de doutes, mais surtout ses rêves d’adolescent qu’il compte bien réaliser.
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Avec 1999, Bada$$ rend hommage aux légendes du hip-hop des années 1990 tout en montrant que la génération qui suit est à la hauteur des exigences. Entre egotrip et authenticité, le jeune new-yorkais impose la vision de ce qui l’entoure tout en délivrant de manière impressionnante sa représentation du courant le plus abouti du siècle dernier.
Entre les clins d’œil à J. Cole sur “Killuminati”, son hommage aux lyrics de Nas sur “Hardknock” ou encore le sample de “Song Cry” de Jay-Z sur “Pennyroyal” produit avec MF Doom, Joey délivre sa hargne et son ambition au monde du rap. Il bouleverse les codes en parlant de son présent sur le fond d’une décennie passée et incorpore à cela innocence et modernité.
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3. Retentissement et postérité
En s’appropriant cet âge d’or tout en y insérant de nouvelles facettes, le rappeur de Brooklyn s’affirme comme le porte-étendard du rap new-yorkais. Nommé par les sites The Versed et HipHopDX comme “Meilleure mixtape de l’année 2012”, le retentissement de 1999 s’étend au-delà des frontières américaines et lui vaut une reconnaissance hors du commun, dont celle du New York Times.
Si la seule critique qui lui a été faite est que ce projet repose sur un vaste hommage à une décennie qu’il a vécu en tant que fan de rap, tout le monde reste d’accord sur le fait que 1999 marque le lancement d’une nouvelle ère. Entre la qualité de ses textes, de sa production et pour avoir relevé le défi de s’imposer comme descendant de l’âge d’or du rap américain, Joey Bada$$ s’élève comme un prodige et impose son talent tant au public qu’à l’industrie musicale.
Après dix ans, ce premier projet a fait du rappeur l’héritier légitime de la plus noble tradition du rap new-yorkais, celle de Rakim, Mobb Deep ou Nas. En ayant renversé NYC et la planète hip-hop avec 1999, le jeune rappeur s’est vu propulsé au-devant de la scène et son projet reste toujours considéré comme la meilleure mixtape des années 2010.
Aujourd’hui, le rappeur de Brooklyn est encore reconnaissant :
“Une décennie plus tard, ma première œuvre a résisté à l’épreuve du temps. Le plus grand honneur, c’est d’être encore ici en train de faire ce que j’aime, avec les gens que j’aime, et d’offrir tout cela aux gens qui aiment ce que je fais. J’ai tellement appris au cours de la dernière décennie, mais ce que je retiens le plus, c’est l’accent mis sur l’INTÉGRITÉ plutôt que sur le SUCCÈS. Mon intégrité EST mon succès et je vous remercie tous de m’avoir permis cette liberté dans ma forme d’art. Pour fêter ça, je ferai un show privé ce soir à New York chez SOB’s en interprétant exclusivement la plus grande mixtape de tous les temps, 1999.”
Pour l’occasion, l’anniversaire de 1999 a été célébré sur la scène de ses débuts. Histoire d’attendre la sortie du prochain album d’un Joey Bada$$ désormais ancré et respecté dans le milieu, rien de mieux que de réécouter cet incroyable projet.