Trognons de pommes géants et sculptures inspirées de gravats des terrains vagues voisinent avec des peintures grand format, des costumes étranges, des vidéos, des installations, des dessins et des panneaux d’écriture créés par une soixantaine d’artistes du monde entier, des années 1960 jusqu’à aujourd’hui.
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Intitulée “La morsure des termites”, en référence à un ouvrage de l’écrivain italien Italo Calvino sur les villes, l’exposition prend place dans un décor en bois reproduisant architecturalement le “S” cher aux graffeur·se·s états-unien·ne·s des origines. Elle retrace le parcours esthétique, culturel et politique des graffeur·se·s, des historiques comme Zlotykamien en France ou Chaz Bojorquez, père fondateur de la culture des gangs latino-américains dans les années 1960, au Parisien Antwan Horfée ou au jeune collectif de graffeuses féministes Douceur Extrême, en passant par Rammellzee, icône du graffiti des années 1980 aux États-Unis et muse de Basquiat.
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“Elle met en lumière des rencontres d’artistes dans une zone grise”, où graffiti et art contemporain s’influencent mutuellement sans qu’on puisse poser de limites formelles entre les deux. “Leurs vocabulaires et leurs obsessions se rencontrent sur un sujet commun : leur rapport à la rue et à l’espace public”, explique à l’AFP Hugo Vitrani, commissaire.
Une large part est faite aux femmes : la photographe Martha Cooper est par exemple exposée avec Valie Export, performeuse de la scène viennoise des années 1970. Le public découvre aussi l’histoire de la première œuvre de la Française Sophie Calle, taguée à la veille d’être exposée aux États-Unis et conservée en l’état, ou de Tania Mouraud, pionnière de l’art urbain en France. Une série de revues, ouvrages et documents rares retracent aussi l’histoire de l’art urbain entre continents, pays et époques.
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