De J’ai tué ma mère à Juste la fin du monde, Xavier Dolan a toujours réalisé ses propres trailers. Une petite leçon de cinéma par le prodige québécois.
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Poster, teaser puis bande-annonce, certaines boîtes de prod’ maîtrisent habilement l’art de la promotion des films hypermédiatisés. Mais combien de spectateurs se plaignent, lorsqu’ils ressortent d’une projection, de s’être fait avoir par une bande-annonce trop alléchante qu’ils ont visionnée quelques semaines plus tôt?
Manière délicate de dévoiler un film, la bande-annonce peut effectivement vite devenir un piège pour le réalisateur, et une déception pour le public. Pour cette première ébauche qui prend parfois plusieurs mois (voire années) de travail, l’équipe d’un film doit trouver un juste équilibre afin de susciter l’intérêt du spectateur.
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Et Xavier Dolan ne fait pas les choses à moitié : c’est lui-même qui prend le soin de s’occuper de la réalisation des bande-annonces de ses films. Le prodige canadien s’est confié à 28 minutes, l’émission quotidienne d’Arte, sur l’art subtil du “film-annonce”.
Pour vendre une idée et une histoire explique-t-il, il faut trouver un équilibre, quitte à faire des sacrifices, pour éveiller la curiosité du public. Si Xavier Dolan fait partie, au même titre que Quentin Tarantino, de ces réalisateurs qui puisent leur inspiration dans la musique, il n’hésite pas à intégrer exprès des éléments indépendants du film dans ses bande-annonces. Comme en témoigne le précieux et puissant monologue de Gaspard Ulliel pour vendre Juste la fin du monde :
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La bande-annonce est donc pour Xavier Dolan un objet sacré qu’il confectionne selon des intentions très précises et définies en amont de la réalisation.