Si l’on a récemment vu Emerald Fennell à l’écran dans le rôle de la Barbie enceinte dans le film éponyme de Greta Gerwig — Barbie rapidement retirée de la vente et donc apparition délicieusement anecdotique pour l’actrice — c’est son futur second long-métrage qui fait actuellement parler de lui.
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Après avoir décroché l’Oscar du Meilleur scénario original pour Promising Young Woman, un premier film féministe et un thriller unique en son genre qui venait appuyer là où ça fait mal, la réalisatrice s’apprête à dévoiler Saltburn, présenté au BFI London Film Festival et (malheureusement) attendu sur Amazon Prime Video chez nous, le 24 novembre prochain. Et comme Promising Young Woman avant lui, Saltburn devrait venir chatouiller la bienséance.
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L’aristocratie anglaise dans le viseur
Après avoir dénoncé la triste banalité des agressions sexuelles dans les milieux éduqués et les prétendus nice guys aux comportements inappropriés, la réalisatrice anglaise va nous raconter “une histoire de désir et d’obsession” en posant son regard provocateur et acéré sur “une grande famille de l’aristocratie anglaise” dont elle est elle-même issue. Fille du bijoutier anglais Theo Fennell, Emerald Fennell a étudié à Marlborough College — qui compte parmi ses anciens élèves la princesse Eugénie et la princesse de Galles — puis à la prestigieuse université d’Oxford.
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C’est dans le milieu des années 2000 — années où la réalisatrice a étudié à Oxford — qu’elle situe son nouveau film centré sur Oliver Quick, étudiant dans la même université très renommée, et intrigué par le monde aristocratique auquel appartient son camarade, Felix Catton. Ce dernier va inviter Oliver à Saltburn, la luxueuse propriété de sa famille, où ils passeront ensemble “un été inoubliable”, selon le synopsis officiel, récemment illustré dans un trailer coloré et provocateur.
Un manoir classé secret-défense
Dans le rôle de l’outsider initié aux péchés de ce monde opulent auquel il n’appartient pas, la réalisatrice a choisi l’affable mais versatile acteur irlandais Barry Keoghan récemment nommé aux Oscars pour son rôle dans Les Banshees d’Inisherin de Martin McDonagh. Mais c’est après l’avoir vu dans Mise à mort du cerf sacré, le thriller psychologique — veine dans laquelle s’inscrira également Saltburn — de Yórgos Lánthimos qu’Emerald Fennell l’a voulu pour incarner le rôle d’Oliver.
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Face à Barry Keoghan, le nouveau it boy du cinéma indépendant, Jacob Elordi, parfaitement taillé pour le rôle de Felix Catton qui repoussera autant qu’il fascinera et que la réalisatrice a recruté avant même d’avoir vu sa prestation dans la série Euphoria. Rosamund Pike, la plus glaciale des actrices britannique, l’excellente Alison Oliver de la série Conversations with friends ou encore Carey Mulligan compléteront le casting. Autre joli nom dans les coulisses de ce projet : Margot Robbie qui produira une nouvelle fois le film de son amie via sa société de production LuckyChap Entertainment (qui a récemment produit Barbie).
C’est peut-être le manoir de Saltburn — que la réalisatrice voulait totalement inédit à l’écran — qui fut le personnage le plus difficile à caster. Elle a finalement réussi à trouver une propriété privée qui n’avait jamais été utilisée pour un tournage auparavant et dont la localisation est tenue secrète : dans le cadre d’un contrat, personne n’est autorisé à révéler son emplacement ou l’identité de ses propriétaires.
Un conte gothique provocateur et dérangeant
Et comme Promising Young Woman avant lui — décrit comme “le pire cauchemar des mecs” dès sa bande-annonce — la réputation du film d’Emerald Fennell le précède : Saltburn vient d’être classé R-rated aux États-Unis (ce qui signifie que les mineurs de moins de 17 ans doivent être accompagnés d’un adulte pour voir le film) pour “contenu sexuel explicite, nudité graphique, langage offensant, violence potentiellement dérangeante et usage de drogues”, une classification visiblement revendiquée par la réalisatrice.
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Avec ce second long-métrage, Emerald Fennell s’apprête donc à nous livrer un conte gothique provocateur et dérangeant, un peu à la façon de Pauvres créatures de Yórgos Lánthimos mais dans notre monde bien réel et actuel, qui promet de pousser un peu plus loin les curseurs la perversité.