Elle est le témoignage assez angoissant d’une vision futuriste de l’architecture où l’urgence de créer des logements fonctionnels dans un espace aussi réduit que possible prime sur le confort. La Tour Nakagin Capsule de Tokyo, ouvrage achevé en 1972, est l’oeuvre de l’architecte japonais Kisho Kurokawa, chef de file du mouvement “métaboliste”.
Elle est formée de deux tours en béton sur lesquels viennent se greffer des pré fabriqués de 2,3 m × 3,8 m × 2,1 m, pouvant être utilisés comme lieu de travail ou espace de vie. Bâtisse modulable, la tour est la matérialisation des préceptes du mouvement de pensée architecturale selon lequel les bâtiments doivent être flexibles et modulables pour répondre à l’accroissement de la population.
Pour le reste, c’est une toute autre réalité que les clichés du photographe Noritaka Minama retranscrivent. Installé aux Etats-Unis, celui-ci a eu pour dessein de documenter la vie dans ces “capsules”, de montrer comment les habitants s’accommodent de cet espace confiné. Des photos neutres, sans apparats, non pas pour dénoncer mais juste pour faire découvrir une réalité méconnue.
Pour autant le travail de photographe est également à voir comme un essai de mémoire. La tour est sous la menace constante d’une destruction pour faire place à des bâtiments neufs alors que d’autres militent pour son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Précisons enfin que les clichés datent de 2011 (il y a un petit bout de temps) mais connaissent une regain d’actualité en raison des tractations autour du devenir de la Tour.
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Noritaka Minami – 1972
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