Tomboy, le meilleur film de Céline Sciamma, est disponible sur Netflix

Publié le par Manon Marcillat,

Aux côtés de Naissance des pieuvres, Bande de filles et Portrait de la jeune fille en feu, eux aussi disponibles sur la plateforme.

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Après s’être offert Truffaut, Varda ou encore Dolan, le géant du streaming continue d’étoffer son catalogue avec du cinéma d’auteur francophone. C’est aujourd’hui au tour de Céline Sciamma, dont les quatre premiers films – Tomboy, Naissance des pieuvres, Bande de filles et Portrait de la jeune fille en feu – viennent d’être mis en ligne sur Netflix.

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Focus sur Tomboy, le second film de la réalisatrice, 12 ans cette année et chef-d’œuvre de simplicité qui célèbre la liberté et l’intelligence enfantine. Si Céline Sciamma s’est immédiatement imposée comme une réalisatrice qui sait filmer les femmes, elle est également une grande cinéaste de l’enfance. Et Tomboy, dans son entièreté, la magnifie dans chacune de ses aspérités : son autonomie, son libre arbitre, mais aussi ses troubles et même parfois sa cruauté.

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Pendant un été de liberté, Laure se réinvente en se faisant passer pour Michaël auprès des autres enfants du quartier : elle joue au foot torse nu, se fabrique un pénis en pâte à modeler pour les jours de baignade et se lie d’une amitié à la frontière de l’amour avec Lisa. Jeanne, sa petite sœur, est son unique complice dans ce mensonge, et leur belle sororité, une valeur chère à Céline Sciamma, est sublimée pendant tout le film. À la faveur de l’été, ce film lumineux a la saveur de la normalité, des après-midi d’ennui, de la crème solaire et des amitiés éphémères. Mais surtout, il sublime la question du genre sans aucune revendication politique.

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“Ce n’est pas un tract. […] Je ne cherche pas à faire de démonstration”, affirmait Céline Sciamma. Mais si Tomboy se veut être la simple exploration d’un personnage enfantin qui réfléchit et qui observe, il a rapidement pris une dimension politique malgré lui. Récupérée par La Manif pour tous, une pétition contre la diffusion du film dans les écoles avait été lancée, recueillant plus de 41 000 signatures, avant de s’attirer les foudres des ultra-catholiques de Civitas, qui accusaient Arte de “prosélytisme en faveur de l’idéologie du genre” lors de la diffusion du film en février 2013 sur la chaîne franco-allemande.

On espère que grâce à sa diffusion sur Netflix, le petit Tomboy continuera de pousser les esprits étriqués dans leurs retranchements.