En 2015, aux États-Unis, le streaming a été plus rentable que le téléchargement

Publié le par Thibault Prévost,

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Pour la première fois, l’écoute en ligne a généré plus de profits que le téléchargement de morceaux, devenant la principale source de revenus pour l’industrie musicale américaine.

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Il y a six mois, on vous prévenait qu’un changement majeur était en train de s’opérer dans le paysage de l’industrie musicale, avec les revenus du téléchargement légal en chute libre face à ceux de l’écoute en ligne au premier semestre 2015. Ce 23 mars, les chiffres de la Recording Industry American Association (RIAA), le syndicat des maisons de disques aux États-Unis, sont tombés, et la tendance est plus que confirmée.

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En 2015, l’écoute légale en ligne a représenté 34,3 % du total des revenus de l’industrie, soit la part majoritaire, dépassant au finish le téléchargement légal (34 %) tandis que la vente de supports physiques continue son inexorable déclin (28 %). Trois circuits concurrents quasiment à égalité, qui résument bien la crise que traverse aujourd’hui le secteur de l’industrie musicale, écartelée entre différents comportement de consommation équivalents en poids.

Comme le rappelle Numerama, la progression du streaming est impressionnante, lui qui ne représentait encore que 7 % des ventes totales en 2010. De même, le secteur est secoué par sa seconde “révolution” en quelques années puisque, en 2012, les ventes numériques ont dépassé pour la première fois les ventes physiques. Quatre ans plus tard, elles sont deux fois plus rentables que leurs ancêtres de vinyle et de plastique.

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De 0,0001 à 0,04 euro par chanson

La domination du streaming sur le téléchargement est une mauvaise nouvelle pour à peu près tout le monde sauf Spotify, Apple Music, Tidal et consorts. Pour les artistes, d’abord, qui ne gagnent selon les chiffres du syndicat d’artistes français Adami que 0,0001 euro par écoute gratuite et 0,003 euro par écoute payante, alors qu’un téléchargement de chanson leur rapportait environ 5 % de la vente, soit 0,04 euro. Le dérisoire a aussi ses échelles de grandeur et, au jeu du nombre de zéros après la décimale, c’est bien le téléchargement qui s’avère le plus “rentable”.

Pour les maisons de disques, cependant, le problème est plus complexe. Si les majors disent gagner moins d’argent avec le streaming qu’avec le téléchargement ou la vente physique, et donc être obligées de faire plus d’écoutes pour gagner autant d’argent qu’avant, le streaming représente une part grandissante des revenus des labels indépendants (en 2015, 55 % des labels indés US ont réalisé la majorité de leurs ventes en format numérique). Et leur permet d’offrir à leurs artistes une meilleure visibilité sur les rayonnages virtuels de Spotify ou d’Apple Music que dans ceux des disquaires de quartier.

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Dans tous les cas, la mutation du modèle économique continue et, avec 70 % des recettes en moyenne, ce sont toujours les labels (en accord avec les plateformes d’écoute) qui se taillent d’énormes parts d’un gâteau qui a perdu, en quinze ans, les trois quarts de sa garniture : en 1999, l’industrie musicale américaine annonçait fièrement des profits de 15 milliards de dollars. En 2014, ses profits ne s’élevaient plus qu’à 3,4 milliards de dollars.