Le streaming pollue bien plus que les CDs

Publié le par Guillaume Narduzzi,

(© Getty Images)

D'après les scientifiques, la musique en ligne est plus néfaste pour l'environnement que ne l'étaient les CDs.

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Si le streaming semblait constituer une alternative éco-responsable à la vente de disques physiques, la vérité est toute autre, comme le rapporte Pitchfork. D’après le média américain, la fabrication mondiale de CD en 2000 – à l’apogée du disque – nécessitait 61 000 tonnes de plastique.

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Depuis, le streaming s’est imposé comme le principal mode de consommation musicale et les CD sont tombés en désuétude. En 2016, seulement 8 000 tonnes de plastique ont ainsi servi à leur production. En revanche, même si elle ne nécessite pas de tels matériaux, la musique en ligne est loin de ne pas être polluante. En effet, avec le nombre considérable d’utilisateurs et les catalogues exponentiels proposés par les plateformes, l’écoute d’un titre en ligne requiert des serveurs très gourmands en énergie.

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D’après une équipe de scientifiques de l’université d’Oslo, ces mêmes serveurs rendent le streaming plus nuisible pour l’environnement que les supports physiques, CD et vinyles confondus. “Les chiffres peuvent suggérer que l’augmentation du streaming rend la musique plus respectueuse de l’environnement”, explique à ce propos Kyle Devine, professeur à l’université norvégienne. Mais un résultat très différent apparaît lorsque nous pensons à l’énergie utilisée pour l’écoute de musique en ligne. Stocker et traiter de la musique en ligne consomme énormément de ressources et d’énergie, et cela a un impact important sur l’environnement”, poursuit le spécialiste.

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Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont dû établir une méthode de comparaison entre ces deux modes de consommation bien distincts. Mais pour que cette comparaison soit valable, il faut une unité de mesure commune : le gaz à effet de serre rejeté. Ainsi, la masse de plastique des ventes physiques a été “convertie” en gaz à effet de serre, tout comme la production d’électricité pour le stockage des fichiers audio sur les plateformes de streaming.

Les scientifiques ont alors constaté que durant l’année 2000 la fabrication de disques a libéré dans l’atmosphère pas moins de 157 000 tonnes de gaz à effet de serre. Un total impressionnant, pourtant bien éloigné de celui du streaming aujourd’hui : pour la seule année 2016, elle a généré entre 250 000 et 350 000 tonnes de gaz à effet de serre.

Si ce nombre, qui ne concerne que la consommation de musique aux États-Unis, a sûrement augmenté depuis – l’utilisation de ces plateformes de streaming est en effet de plus en plus répandue −, il constitue d’ores et déjà une “performance” sans précédent. Et la tendance risque de se poursuivre encore plusieurs années : l’industrie musicale ne dispose pas encore d’alternative plus propre à ces deux formats, en dur ou en ligne.

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