Des activistes pour le climat ont mené hier une action coup-de-poing contre une célèbre sculpture de Degas dans un grand musée de Washington, l’œuvre étant toutefois protégée par une cage de plexiglas qu’ils ont maculée de peinture. La sculpture originale en cire de La Petite Danseuse de quatorze ans de l’artiste français “a été attaquée par des manifestants à coups de bandes de peinture rouges et noires”, a déclaré la National Gallery of Art, l’un des grands musées des États-Unis. Il s’agit de l’une des premières actions de ce type en Amérique du Nord.
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L’institution a précisé, dans un communiqué transmis à l’AFP, que l’œuvre “d’une valeur inestimable” a été retirée des salles d’exposition pour “évaluer d’éventuels dégâts” qu’elle aurait subis. “Nous dénonçons catégoriquement cette attaque physique contre l’une de nos œuvres d’art”, a réagi le musée dans son communiqué, précisant que le FBI participait à l’enquête.
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“Il faut que nos dirigeants prennent des mesures sérieuses pour dire la vérité sur ce qu’il se passe pour le climat”, déclare une activiste quinquagénaire assise au pied de la petite statue, les mains recouvertes de la peinture rouge utilisée sur la vitre et le socle de l’œuvre d’Edgar Degas, dans une vidéo publiée par le Washington Post.
“Aujourd’hui, à travers une rébellion non-violente, nous avons temporairement souillé une œuvre d’art pour évoquer les enfants bien réels dont la souffrance est certaine si les entreprises mortifères du secteur des énergies fossiles continuent d’extraire du charbon, du pétrole et du gaz des sols”, écrit sur Instagram le groupe qui revendique l’action, Declare Emergency. Il demande à ce que le président Joe Biden déclare un état d’urgence sur le climat. Le groupe, inconnu du grand public jusqu’à présent, a fait savoir que l’un de ses écologistes a été libéré par les autorités peu de temps après.
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À l’automne 2022 en Europe principalement, des activistes de la cause environnementale ont multiplié les actions visant des œuvres d’art pour alerter l’opinion publique sur le réchauffement climatique. Ils ont, par exemple, collé leurs mains sur une peinture de Goya à Madrid, projeté de la soupe à la tomate sur les Tournesols de Van Gogh à Londres et étalé de la purée de pommes de terre sur un chef-d’œuvre de Claude Monet à Potsdam, près de Berlin.
Édit du 02/06/2023 : vendredi 27 mai, les deux activistes ont été placé·e·s en détention et inculpé·e·s pour “outrage aux États-Unis” et devront des “dommages” au musée. Ce chef d’accusation est passible de cinq ans de prison et d’une amende de 250 000 dollars. Les dégâts causés au musée s’élèvent à 2 400 dollars ; l’institution a d’ailleurs retiré l’œuvre pendant dix jours durant son exposition.