Shein : des employés épuisés travaillent jusqu’à 18 heures par jour

Publié le par Damien Garcia,

Jusqu’où iront les dérives de la fast fashion ? Ces nouvelles révélations sur les conditions de travail des ouvriers de Shein ternissent un peu plus l’image de la marque.

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C’est un documentaire de la chaîne britannique Channel 4 qui est à l’origine de ces révélations. Plusieurs vidéos filmées en caméra cachée permettent de découvrir le fonctionnement de deux des usines qui fournissent la marque Shein.

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Une enquêtrice a réussi à se faire recruter comme travailleuse dans ces dernières, pour fabriquer des T-shirts et des robes. En arrivant, elle y découvre des employés épuisés, pouvant travailler jusqu’à 18 heures par jour. Certaines femmes n’ont pas d’autres choix que de se laver les cheveux durant leur pause déjeuner, par manque de temps libre.

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Ce n’est pas la première fois que Shein est mise en cause au sujet des mauvaises conditions de travail de ses ouvriers, comme le rappelle Raphaël Glucksmann dans un tweet.

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Il ajoute ensuite : “Shein est un symbole de cette industrie de la fast fashion qui se moque des droits humains, viole les droits sociaux et saccage l’environnement.”

Plusieurs éléments révélés dans l’enquête de Channel 4 sont à l’origine des accusations du député européen :

  • Les ouvriers n’ont pas de week-end et cotisent seulement un jour de congé par mois.
  • Ils gagnent l’équivalent de 3 centimes par article produit.
  • Une amende équivalente aux deux tiers de leur salaire journalier leur est imposée s’ils commettent la moindre erreur.
  • Les travailleurs chinois sont privés du droit à la liberté d’association. Ils ne peuvent donc pas dénoncer les abus liés à leurs conditions de travail.
  • Certains militants syndicaux sont emprisonnés pour avoir montré le coût réel des vêtements fabriqués en Chine.

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La journaliste britannique qui s’était infiltrée sous le nom de Mei alerte : “Cela fait quinze ou seize ans que je fais des reportages d’investigation en Chine, et les travailleurs sont toujours exploités comme des chiens. Au fond, c’est pire qu’il y a des années.”

Dans le documentaire, on peut voir un homme en train de travailler après minuit, alors qu’il avait commencé sa journée à 8 heures. Il dit qu’il ne finira pas avant 2 ou 3 heures du matin, parce qu’il doit terminer son lot.

Ce n’est pas le seul à faire ça. Pour gagner un salaire suffisant, nombreux sont les ouvriers qui restent tard dans la nuit pour toucher une commission. Selon l’usine, les salaires changent. Ceux de la première touchent un salaire mensuel de 4 000 (560 euros) yuans pour fabriquer un minimum de 500 vêtements par jour. Ceux de la seconde ont uniquement une commission de 0,27 yuan (38 centimes) par article. C’est pour cette raison que beaucoup d’ouvriers restent tard la nuit.

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Malgré cela, Shein continue sa fulgurante ascension. La marque n’hésite pas à engager des célébrités et des influenceurs, notamment très présents sur TikTok.

Ce n’est pourtant pas la première fois que la plus grande entreprise de fast fashion au monde est épinglée. La marque doit déjà s’acquitter d’une amende de 2 millions de dollars pour ne pas avoir prévenu ses clients d’un vol de données bancaires en 2018. Sans parler des critiques permanentes sur l’impact environnemental de la marque qui incite, par son système de production et sa stratégie marketing agressive, à la surconsommation.

D’autres marques telles que Zara, Boohoo ou encore H&M avaient déjà fait l’objet de révélations similaires, mettant en lumière les problèmes liés à la production de masse des marques de fast fashion. Pourtant, en quelques années, Shein a réussi à s’imposer comme une référence dans le domaine, poussant à l’extrême les pratiques que lui ont inspirées ses concurrents, baissant toujours plus les coûts de production, sans se soucier des conditions de travail de ses employés ni de l’environnement.

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