Vous aviez trouvé les sorties du mois de janvier intenses (et à raison) ? Attendez de voir ce qui vous attend en février — à commencer par ces 14 longs-métrages.
Publicité
Aftersun de Charlotte Wells, en salle le 1er février
Premier film et coup de maître de la jeune réalisatrice écossaise Charlotte Wells, Aftersun est un véritable bijou de cinéma qui, sous des airs de chronique estivale entre Calum, un père divorcé âgé d’une trentaine d’années et Sophie, sa fille de 11 ans, sur la côte turque à la fin des années 1990, prend également des airs de coming-of-age movie, sombre et solaire à la fois. Une œuvre très personnelle et pourtant universelle qui bouleverse, en des endroits très différents, chaque spectateur qui la découvre et qui a su capter, avec une rare délicatesse, un moment de tragique bascule. Certainement le plus beau film que vous verrez cette année.
Publicité
Publicité
Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet, en salle le 1er février
Le blockbuster que l’on attend depuis des mois — avec 65 millions d’euros de budget estimé, il en devient même l’un des films français les plus chers de l’Histoire — autant pour savoir si le projet est aussi casse-gueule qu’escompté et s’il est la surprise de ce début d’année. Le premier Astérix depuis plus de 10 ans, avec un nouveau duo (Guillaume Canet en Astérix et Gilles Lellouche en Obélix), un casting XXL, et pour la première fois, une histoire inédite non issue d’un livre déjà paru. Vous avez déjà dû voir le trailer ici et là, on vous met notre entretien avec le réalisateur sur toute l’histoire de ce projet.
Publicité
Un petit frère de Léonor Serraille, en salle le 1er février
Un des films de la sélection officielle cannoise passé un peu trop inaperçu, pourtant d’une beauté tout en finesse. L’histoire en trois temps d’une femme, fraîchement débarquée d’Abidjan avec ces deux petits garçons, puis de l’aîné, puis du cadet. Ou comment la volonté de découvrir qui l’on est vraiment et ce qu’on veut, à la façon d’une histoire coming-of-age, peut briser les destins et les vies autour de soi, sans être pour autant le mélodrame cliché. Peu de films nous auront autant fait pleurer dans ces sorties de février.
Publicité
Pour la France de Rachid Hami, en salle le 8 février
Pour la France est l’histoire d’une histoire vraie, celle du drame qui a frappé la famille du réalisateur en 2012 lorsque son frère cadet décéda tragiquement lors d’un bahutage à la prestigieuse école militaire Saint-Cyr. Dix ans plus tard, Rachid Hami a décidé d’en faire un long-métrage, qu’il aurait pu penser comme un classique film d’enquête, de procès ou de vengeance pour que lui et Ismaël, son double de fiction, puissent faire leur deuil. Mais Pour la France n’est rien de tout ça, c’est l’histoire d’un combat pour une sépulture digne et surtout, une grande odyssée familiale sur trois continents.
Publicité
Titanic de James Cameron, ressortie en salle le 8 février
Pour fêter ses 25 ans, le chef-d’œuvre de James Cameron ressort au cinéma en version remasterisée 4K et HDR. C’est la troisième fois de sa prolifique carrière que le film, l’un des plus gros succès cinéma de tous les temps, s’offre une ressortie sur grand écran : en 2012, il avait été converti en 3D à l’occasion du centenaire du naufrage, puis il était une nouvelle fois ressorti en 2017 à l’occasion de son 20e anniversaire. Pour citer Xavier Dolan qui parle du film mieux que personne : “On peut regarder Titanic de haut quand on est con mais Titanic, c’est la fin d’une époque et c’est le début d’une nouvelle […] Merci, chef-d’œuvre.”
Le Procès d’Orson Welles, ressortie en salle le 8 février
Orson Welles qui adapte l’un des plus grands romans de Kafka, c’est un grand oui sur le papier. Ajoutez au casting un certain Anthony Perkins (le tueur de Psychose), aux côtés de Jeanne Moreau et Romy Schneider, et vous comprendrez pourquoi le film est culte. Si l’on vous dit que ce film est surréaliste, traite les tréfonds de la justice et son dysfonctionnement interne, représenté par ce Josef condamné sans jamais savoir le pourquoi du comment, vous saisirez qu’il s’agit d’un film important à voir — surtout dans cette nouvelle copie remasterisée.
Ant-Man et la Guêpe : Quantumania de Peyton Reed, en salle le 15 février
Vous avez, vous aussi, tendance à oublier le fil du MCU depuis la mort de Thanos ? Vous n’êtes pas seuls. Néanmoins, après une phase IV un peu plus faussement anecdotique, la phase V démarrera avec le retour de Scott Lang et son équipe — et devrait lancer les festivités de la saga du Multivers (la présence de Kang aidant pas mal). On n’avait pas eu hâte de voir un Marvel depuis fort longtemps.
Projet Wolf Hunting de Kim Hong-seon, sortie le 15 février
Un film bourrin, trash, gore, un peu débile mais assez jubilatoire. Un cargo rempli de criminels extradié des Philippines en direction de la Corée, façon Les Ailes de l’enfer mais sur le Pacifique, où rien ne va se passer comme prévu — vraiment rien. Pas parfait, mais vous ne verrez pas grand-chose de plus fou ce mois-ci.
L’Astronaute de Nicolas Giraud, sortie le 15 février
Son rêve a toujours été de rejoindre l’ESA, équivalent européen de la Nasa. Il ne sera qu’un ingénieur pour ArianeGroup, jusqu’à ce qu’il décide qu’il peut, sans l’institution, toucher de près les étoiles — en amateur, donc. Un récit faussement léger pour raconter tout autre chose, puisqu’on touche de près à la famille, à la confiance, à la dureté d’un combat jugé par tous impossible.
La femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov, en salle le 15 février
Après le très aimé Leto et le moins accessible La Fièvre de Petrov, le réalisateur et dissident russe est revenu cette année à Cannes avec son huitième long-métrage, La femme de Tchaïkovski, qui raconte l’obsession développée par Antonina Miliukova, l’épouse du compositeur, pour son mari et la douleur d’un amour non réciproque. Si on s’interroge quant à l’intérêt de porter à l’écran cette histoire peu moderne, la mise en scène inventive de Serebrennikov et la performance de l’actrice de théâtre Aliona Mikhaïlova en font un film à voir ce mois-ci.
Cycle Jeanne Moreau cinéaste, ressortie en salle le 15 février
On connaît, bien sûr, Jeanne Moreau actrice, que ce soit chez François Truffaut, Jean-Luc Godard, Louis Malle, Michelangelo Antonioni, Jacques Demy, Jacques Becker, mais aussi Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder, Orson Welles, Agnès Varda ou même Bertrand Blier. On connaît moins Jeanne Moreau réalisatrice. Carlotta ressort les trois longs-métrages qu’a dirigés ce grand nom du cinéma, d’un drame adolescent (L’Adolescente) à un récit d’actrice (Lumière) en passant par un documentaire sur une grande figure du cinéma muet (Lillian Gish). Trois films à (re)découvrir de toute urgence.
Sois belle et tais-toi de Delphine Seyrig, ressortie le 15 février
Un film douloureux à regarder en 2023 — et donc nécessaire. En 1976, il y a près de 50 ans, la cinéaste et documentariste Delphine Seyrig s’entretenait avec des actrices de renom, d’Ellen Burstyn à Marie Dubois en passant par Shirley MacLaine, Maria Schneider, ou même Jane Fonda, sur les inégalités et les agressions subies par une entreprise aussi patriarcale que peut être Hollywood. Il est glaçant d’imaginer qu’à l’époque, les femmes pouvaient se plaindre de ce qui était encore vrai il y a peu de temps — et l’est encore par moments.
The Fabelmans de Steven Spielberg, sortie le 22 février
Dans ce mouvement des cinéastes qui racontent leur propre histoire, leur jeunesse, et leur amour du cinéma, sans doute que le plus excitant de tous, et de loin, est bien celui de Steven Spielberg. Le réalisateur le plus connu, reconnu et détenant le plus grand nombre de films cultes au compteur, devait bien passer par cette case. On ne pouvait espérer que cela soit dans un aussi beau geste, aussi émouvant et intelligent. Un des grands films de 2023, sans l’ombre d’un doute.
Last Dance de Coline Abert, en salle le 22 février
Pour son premier film en tant que réalisatrice, présenté en compétition au festival Chéries-Chéris, Coline Abert a choisi de documenter en images les adieux de Vince à Lady Vinsantos, son double drag et figure emblématique de La Nouvelle-Orléans après 30 ans de carrière. Las de ce personnage qui a pris le contrôle de sa vie, il s’offre un chant du cygne en réalisant son plus grand rêve, un dernier show à Paris. Des deux côtés de l’Atlantique, la réalisatrice a suivi cette personnalité attachante au carrefour de sa vie.