Petite fille, le docu à fleur de peau qui explore la transidentité, est dispo sur Netflix

Publié le par Hong-Kyung Kang,

Petite Fille

Un magnifique documentaire d'utilité publique à découvrir d'urgence.

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Dans une petite chambre joliment décorée, une jeune enfant s’amuse à essayer différents couvre-chefs. “Peut-être”, hésite-t-elle, avant d’enlever un serre-tête blanc et de se coiffer d’un drôle de chapeau tout en se regardant dans la glace. Des notes de harpe nappent délicatement la scène, tandis que le montage bascule sur une séquence de cette même petite fille en train de jouer dans la neige avec sa famille.
C’est dans l’intimité de ces moments de vie que nous invite Sébastien Lifshitz (qui vient de remporter le César du meilleur documentaire pour Adolescentes) à travers ce documentaire sobrement intitulé Petite fille et désormais disponible sur Netflix. Le cinéaste suit avec une grande pudeur la vie de Sasha, jeune enfant trans dont la différence transforme le quotidien en un combat perpétuel.

Parce qu’elle est née dans un corps de garçon, Sasha doit se battre pour porter une robe à l’école. Contre tous les esprits étriqués de ce monde, sa famille la soutient. Mais ce fardeau semble trop lourd à porter pour une jeune enfant de 8 ans, qui rit en jouant à la poupée, et qui pleure à l’idée de ne plus voir ses amis à la rentrée.

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Le refus de l’intrusion

Le réalisateur ne s’autorise aucun commentaire pendant son long-métrage, et le spectateur peut pleinement jouir de sa position de témoin sans être orienté. Si les plans, souvent éloignés, permettent un certain recul, Lifshtiz refuse parfois le compromis, en cadrant de manière rapprochée le visage de Sasha. Car c’est elle, la protagoniste de cette histoire, une enfant de 8 ans que les adultes font pleurer par leur manque de compassion.
Petite fille porte un regard d’une grande sensibilité sur le quotidien de Sasha et de sa famille, en imposant une distance qui respecte l’intimité. Le film est articulé autour de la jeune fille : les personnes présentées sont la maman ou le papa et les lieux se résument à la maison ou le conservatoire. Car le monde devrait se présenter aussi simplement durant l’enfance. Mais cette dernière se révèle être un luxe pour une fille née dans le corps d’un garçon.

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