Sandy Kim : profession, oeil de boeuf
On se demande souvent quelle fut l’intention de l’artiste au moment de la réalisation de son oeuvre mais il est parfois plus intéressant de se demander ce que nous, nous cherchons lorsque nous contemplons une oeuvre. A cette question, certains soutiennent que l’on cherche la même chose que face à n’importe quelle oeuvre d’art: ce qui n’est pas exprimé dans l’opacité de nos vies quotidiennes.
Et j’entends poindre l’ire:
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Ouais ‘l’opacité de nos vies quotidiennes’, c’est quoi ce slogan ? C’est quoi exactement ce truc (et m’embrouille pas hein) ?
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L’opacité de la vie quotidienne, pour l’exprimer dans une image, c’est comme si les impératifs de notre quotidien étaient un train (train) si ancré qu’ils en venaient à camoufler la vue du paysage. Tandis que nous courrons vers nos courses – le serpent qui se mord la queue-, nous ne prenons pas toujours le temps de nous arrêter ne serait-ce que pour observer l’environnement, avoir une idée du sens de la course. Car rien ne vaut courir contre la montre quand on peut courir avec son rythme-à-soi qui, dans cette frénétique société s’avère lui, humainement essentiel.
Nous surfons donc constamment sur deux versants de la vie : l’existence extérieure (sociale) et l’existence intérieure (l’intime). Si tu pars du postulat que dans la vie il y a la tournée (le visible) et les backstages (l’invisible), on peut dire que Sandy Kim ne nous interdit aucune pièce.
Car son oeuvre nous emmène de “l’autre côté”, ses shoots sont des captures spatio-émotionnelles. Elle met à la lumière ces parts d’ombre que nous habituellement bien enfoncées dans nos poches. Si donc les oeuvres sont un langage, celle de Sandy Kim parle de et à l’intime. Et puis l’intime, c’est comme les clopes sans filtres : ça a beau faire tousser, on inspire quand même.
Sandy Kim aime les filles sans chichis.
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