Rendez-vous vite en Italie si vous voulez encore profiter de la gratuité des musées et églises

Publié le par Konbini avec AFP,

© Tamal Mukhopadhyay/Unsplash

L’entrée du Panthéon est devenue payante, le musée des Offices de Florence a augmenté ses prix… Le gouvernement ultraconservateur défend la fin de la gratuité des musées.

A voir aussi sur Konbini

Devant le Panthéon, au cœur de Rome, plus d’une centaine de touristes patientent pour prendre leur billet, car l’entrée du site le plus visité d’Italie est devenue payante. Chaque touriste devra désormais s’acquitter de 5 euros pour visiter ce temple religieux, symbole de la Rome antique. Échappent à la règle les mineur·e·s, les accompagnateur·rice·s de groupes scolaires et les habitant·e·s de la Ville éternelle pour qui la gratuité est maintenue. Une réduction est également prévue pour les Européen·ne·s de moins de 25 ans.

Publicité

Sur le parvis, les touristes interrogé·e·s par l’AFP acceptent sans broncher ce nouveau tarif. “5 euros, c’est très raisonnable”, estime Tim Witte, un ingénieur états-unien piétinant sous un soleil de plomb devant le monument plus de deux fois millénaire. Même son de cloche pour une étudiante australienne de 18 ans : “On a hâte de voir cela, donc on va juste payer”, explique-t-elle tout en admettant qu’elle aurait dû visiter le Panthéon dimanche quand il était encore accessible sans débourser un centime.

Publicité

Camille Piallat, un ingénieur français de 30 ans, dit s’être aussi résigné : “Nous, on était déjà au courant, parce que quand on a pris nos billets, c’était encore gratuit et on a reçu un mail nous annonçant qu’à partir du 3 juillet, ça allait être payant. Ça ne freinera pas grand monde de venir le visiter, et puis ça fait des rentrées d’argent”, relève-t-il. Le produit des entrées au monument sera partagé entre le ministère de la Culture (70 %) et le diocèse de Rome (30 %). Les recettes seront essentiellement consacrées à l’entretien et à la restauration du bâtiment.

Jusqu’à présent, l’entrée de la quasi-totalité des églises à Rome était gratuite, y compris pour la basilique Saint-Pierre, située dans l’enceinte du Vatican. Mais le ministre de la Culture du gouvernement ultraconservateur arrivé au pouvoir fin 2022 défend la fin de la gratuité des musées ou sites historiques italiens pour les touristes, en particulier étranger·ère·s. “Pour une famille états-unienne qui dépense 10 000-20 000 euros pour venir en Italie, payer 20 euros pour un billet de musée est à sa portée”, a argumenté Gennaro Sangiuliano quand le musée des Offices de Florence avait annoncé au début de l’année relever ses tarifs afin d’amortir le renchérissement de ses factures de chauffage et d’électricité. Au-delà de la crise, le gouvernement mène ouvertement une politique d’exclusion autour de son patrimoine, désormais réservé aux plus gros budgets.

Publicité

Le Panthéon, érigé au Ier siècle avant notre ère, fut endommagé par plusieurs incendies et entièrement reconstruit sous Hadrien au début du IIe siècle. Coiffé par la plus grande coupole de l’Antiquité (43 mètres de diamètre), il fut converti en église au VIIe siècle par le pape Boniface IV. Il abrite la dépouille de plusieurs rois d’Italie et du peintre Raphaël (1483-1520). Le Panthéon est le monument le plus fréquenté d’Italie avec 9 millions de visiteur·se·s par an, selon le ministère de la Culture, devant le Colisée et les Offices.