Réalisme, sexe et intimité : 3 photographes qui repensent les représentations de l’amour lesbien

Publié le par Lise Lanot,

© Jessica Laguerre

Trois artistes à découvrir de toute urgence afin de mettre en lumière les amours lesbiennes.

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En plus de représentations erronées, les amours lesbiennes souffrent d’un manque de représentations. Pour remédier à cela, le Musée Médusées présente, à Marseille, une exposition pour “rendre visibles les récits minoritaires, en rappelant la nécessité de créer des archives pour les communautés, le droit universel d’aimer et celui de donner matière à chacun·e pour nourrir son imaginaire”. À l’occasion de cet événement, lumière sur trois photographes (sur les vingt exposées, dont Lili Chomat, Irina Dmitrovskaya, Shalom Joannic, Nicky Lapierre & Nour Beetch ou encore Loïs Rouge) qui œuvrent à la représentation de ces amours. 

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Jessica Laguerre

Jessica Laguerre a mis quelques années à sauter le pas. Après l’achat de son premier reflex à 24 ans, elle s’épanouit dans la photographie tout en poursuivant sa carrière dans les milieux administratif et financier. Depuis 2018, quand s’est opéré “le déclic”, elle est devenue “une photographe de cœur et de raison”, tel qu’elle l’explique sur son site. Ses images font état d’un “réalisme numérique” qui prend “pour objet la réalité” et la représente telle qu’elle est, sans artifice. Sa scène d’étreinte, exposée à Marseille, est empreinte d’une douceur auréolée de lumière naturelle. Sans être placé au rang de voyeur, le public est invité à découvrir, l’espace d’un instant, le moment de repos, de répit, auquel s’abandonnent ces deux amantes, lovées l’une contre l’autre.

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Noa et Mélanie. (© Jessica Laguerre)

Yvelizra

Yvelizra a commencé comme peintre avant de se tourner vers la photographie – après s’être rendu compte qu’elle n’était “pas la grande peintre” qu’elle croyait être, tel qu’elle le confiait aux Inrockuptibles. Un déménagement plus tard – de la Californie vers la France –, l’artiste mexicaine a fait de son appareil photo l’extension de son bas et s’est spécialisée dans l’autoportrait, en plus de ne jamais cesser de remplir ses carnets de dessins et de textes. Si c’est souvent vers son propre corps qu’elle tourne son objectif, c’est pour des raisons “éthiques” : ce n’est qu’à elle-même qu’elle doit des comptes. Réalisées à l’argentique, au 35 mm, ses images captent des moments d’intimité sincère, pris sur le vif et parfois mis en scène, comme une célébration de l’amour, de la vie et ses turbulences.

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Sans titre. (© Yvelizra)

Mylène Comte (aka The Lesbianist)

Mylène Comte se souvient du moment où elle s’est retrouvée piquée de photographie. C’était à la maternelle et les photos étaient floues mais qu’importe, la passion était plantée. À l’adolescence, elle s’essaie à l’argentique et, après un détour par des études de journalisme, elle vit enfin de ses amours photographiques. Amours qui se multiplient puisque c’est aussi le sujet de ses images.

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Dans la nuit bleue, nos amours ardents. (© Mylène Comte)

Sur son compte The Lesbianist, elle partage “la culture lesbienne” : “leurs visages, leurs amours, leurs désirs, leurs luttes”, décrit-elle. Une constante parmi les personnes photographiées : elles représentent la liberté, quoi qu’il arrive. “Des luttes en manifestations. Des cris. Des soirées sous des néons violets. De l’ivresse. Des clins d’œil aux codes lesbiens : ciseaux, gaydar, drama, coupe-ongle, piercings, tattoos, abricots et autres fruits saphiques. Autant d’éléments qui composent cette culture.” Ses images exposées à Marseille ont été prises à Paris, en 2022, dans des “lieux emblématiques” tels que le bar La Mutinerie ou les soirées “Wet For Me”, des endroits où “l’amour lesbien s’exprime sans peur”. 

Dans la nuit bleue, nos amours ardents. (© Mylène Comte)

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Vue de l’exposition avec l’œuvre de Pauline Montagne, Public Love. (© Mylène Comte)
Le bain. (© Caroline Bonfond)
Les Mariées de Pigalle. (© Lili Chomat)

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Une autre histoire d’amour. (© Marion Renerre/Annabelle Jung/Mahé Boissin)
It was too hot to cuddle but we did it anyway. (© Mila Emma Love)
Divines Transgressions. (© Roméo)

L’exposition “Médusées” est visible dans le cadre de la programmation de Coco Velten, projet social d’accueil et de programmation culturelle marseillais, jusqu’au 5 mai 2023. L’exposition est présentée de 14 heures à 17heures 30 du mardi au samedi.