C’est un problème inconnu du grand public, et sans doute réservé aux aires urbaines où des abonnements de vélos électriques sont disponibles. Mais quand vous commencez à en parler autour de vous, vous vous rendez compte que parmi la communauté restreinte de gens qui louent des vélos électriques, c’est une épidémie, un sujet de microsociété.
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Pour les non-initié·e·s et les gens qui font du vrai vélo : chaque vélo électrique en location est équipé d’une batterie détachable qu’on vous conseille TRÈS fortement de détacher si le vélo reste dans la rue la nuit. Pour détacher cette batterie, il faut une clé qui est unique et qui ne marche pas sur les autres vélos.
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Venons-en au fait : on ne compte plus les gens qui se trompent de vélos quand iels posent leur batterie dessus le matin.
Ce que ça implique ? Une RELATION avec un·e inconnu·e à qui on doit expliquer qu’on est assez débile pour s’être trompé·e de vélo, et qu’on a besoin de leur clé pour détacher la batterie et la remettre sur notre vélo. Il faut trouver un endroit où laisser son numéro, et ensuite nouer un contact amical avec cette personne parce que si ça arrive une fois, ça arrivera deux fois ! Très probablement avec la même personne qui, la nuit, gare son vélo pas loin du vôtre. Des couples sont probablement déjà nés, des amitiés et inimitiés se sont formées autour de ces batteries de vélo mal posées.
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La preuve en image : ce matin, j’ai donc posé pour la deuxième fois ma batterie sur le vélo d’un homme que j’avais déjà dérangé dès 9 heures du matin, une semaine plus tôt.
La preuve en image 2 : une fois que j’ai fait une capture écran de ce message à des amis eux-mêmes loueurs de vélos électriques pour les faire rire, voilà ce qu’on m’a répondu…
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Ci-dessus, vous voyez quelqu’un qui a noué une relation avec sa poseuse de batterie mais qui a dû rompre la relation au bout d’un moment, las de devoir prévenir ladite personne tous les deux jours qu’elle s’était trompée.
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Ci-dessus, vous avez quelqu’un d’assez énervé contre les gens peu attentifs et qui confondent régulièrement leur vélo.
Dans ces conversations, on devine facilement que le monde des usagers de vélos électriques loués se divise en deux : les gens qui se trompent de vélo et les victimes des gens qui se trompent de vélo. Je n’ai encore rencontré personne qu’on retrouve des deux côtés du spectre.
Quoi qu’il en soit, chaque personne équipée d’un vélo électrique a déjà vécu cette aventure, une véritable interaction des temps modernes pas du tout documentée et pour laquelle on devrait trouver un mot très vite.
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