Cela faisait plusieurs heures que ce mur londonien interrogeait passantes et passants : ces nuées de peinture verte étaient-elles oui ou non l’œuvre du plus célèbre des street artistes britanniques ? Ce lundi 18 mars après-midi, Banksy a confirmé sur son compte Instagram qu’il était bien l’auteur de cette œuvre dégoulinante qui voit une silhouette adolescente asperger de coulées vertes un mur. L’angle de vue choisi par Banksy montre que l’amas de peinture verte vise à remplacer le feuillage inexistant de l’arbre qui se trouve en premier plan de l’image. Comme à son habitude – et sans doute pour contrer les extractions de ses œuvres envoyées aux enchères – l’artiste a créé une œuvre in situ, imbriquée dans son environnement et indissociable de ce dernier.
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Ce lundi matin, des dizaines de curieux·ses se sont rassemblé·e·s dans le parc de Finsbury, dans le Nord de la métropole britannique, afin de voir de plus près la fresque, rapporte le Guardian. Les fans du street artiste voient dans cette œuvre un commentaire sur le dérèglement climatique et le peu de place laissé à la nature dans les villes. Le triptyque posté par Banksy montre en premier lieu le mur, avant l’œuvre, et l’arbre, tristoune, avec ses branches coupées et nues, à quelques jours seulement du printemps. Les deux images suivantes montrent l’arbre garni d’un feuillage en deux dimensions, ajouté par une jeune personne munie d’un vaporisateur à pompe, comme si seules les jeunes générations pouvaient inverser la tendance et sauver notre planète.
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Cette nouvelle fresque a été dévoilée par l’artiste trois mois après sa dernière œuvre apparue le 22 décembre 2023 à un carrefour du quartier de Peckham, dans le Sud-Est de Londres. Les trois aéronefs intégrés à un panneau stop avaient été compris par la plupart de ses internautes comme une référence aux bombardements israéliens sur Gaza. Banksy a toujours fait entendre sa voix en faveur de la libération palestinienne, qu’il s’agisse de l’ouverture de son Walled Off Hotel de Bethléem ou de ses affiches distribuées gratuitement en faveur de la Palestine.
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Mise à jour du 21/03/2024 : mercredi, la fresque a été recouverte de peinture blanche, malgré sa barrière de protection, rapporte la BBC. La municipalité faisait le nécessaire pour protéger l’œuvre, ajoutant des caméras de surveillance dans le secteur, une patrouille de nuit et une barrière de protection face au flux quotidien attendu de visiteur·se·s. Ce jet de peinture blanche fait finalement partie de la tradition du graffiti et ses turf wars, qui consistent à recouvrir le tag d’un·e autre pour marquer son territoire. Cet événement ne fait qu’ajouter en valeur et symboles à cette fresque, à l’image de La Jeune Fille au ballon, qui s’est autodétruite lors de sa vente aux enchères. Ce “vandalisme” malheureux fait désormais partie de l’histoire de cette œuvre. Aucun suspect n’a pour le moment été désigné.