Suite à la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué à bout portant par le tir d’un policier à Nanterre, une partie des acteurs du monde de la culture a pris la parole sur les réseaux sociaux pour soutenir la famille, mais aussi pour dénoncer les violences et les bavures policières. Parmi eux, bon nombre de rappeurs ont usé de leur visibilité pour donner une résonance à cette affaire. Pour certains, cela se caractérise par le fait de partager des articles, d’autres ont écrit quelques mots afin d’exprimer leur indignation, et d’autres ont même mis en place des actions, comme Sadek qui a affirmé reverser le cachet de son prochain concert, soit 9 000 euros, à la famille de Nahel.
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Le monde du rap se retrouve donc en première ligne pour dénoncer les violences policières, comme un porte-voix de l’indignation autour de la mort de ce jeune homme causée par un policier. Ce n’est évidemment pas la première fois qu’on se retrouve dans cette situation, car depuis ses prémices, le rap et ses artistes s’engagent contre ces violences policières. Derrière les messages pouvant paraître provocateurs aux premiers abords, comme les fameux “fuck le 17” ou “nique la police”, se cachent de réelles revendications, des prises de position nourries par les violences policières, mettant en exergue un climat de tension entre la jeunesse, en particulier celle des quartiers, et les forces de l’ordre.
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Comme une sorte d’exutoire, de nombreux utilisateurs de Twitter et Instagram ont partagé des punchlines tirées de morceaux de rap, afin d’exprimer leur incompréhension et leur colère devant la mort de ce jeune homme de 17 ans, filmée et relayée sur les réseaux sociaux. On a donc sélectionné certaines de ces punchlines qui ont marqué l’engagement des rappeurs sur le sujet des violences policières :
–Dinos – 93 mesures (Stamina, 2020) : “Un peu innocent, un peu coupable, chaque contrôle de police me rapproche de mon feat avec 2Pac”
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–Assassin – L’État assassine (L’Homicide volontaire – 1995) : “Pas un mot sur les crimes quand l’État assassine. On t’opprime, si ça ne va pas on te supprime. Po po po voilà comment la police s’exprime. Personne d’entre nous ne veut finir comme Malik Oussekine”
–Niro – #EF4 Testament Remix (2019) : “Et les violences policières, faut faire quoi pour les voir cesser ? Faut combien d’morts ? Combien d’blessés ? Combien d’insultes à encaisser ? Sont toujours acquittés, affaires non élucidées. On meurt au comico, au shtar, ils disent qu’on s’est suicidé”
–Kalash Criminel – Dans tous les sens (2020) : “On a même peur de s’faire contrôler, violences policières, on peut plus cautionner. À tout moment, on peut s’faire assassiner, j’suis innocent comme un nouveau-né”
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–Damso – CQFD (2017) : “Matraque dans l’anus on se demande, si bavures policières sont réglementaires” (suite à l’affaire Théo dans le quartier de la Rose-des-Vents à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis)
–Sadek – Bender (Vulgaire, violent, et ravi d’être là, 2017) : “Le cœur métallisé, j’ai réalisé qu’on est des animaux. Quand ils nous tuent, ils s’font jamais juger. Paix à l’âme d’Adama Traoré”
–Youssoupha – Gospel (Neptune Terminus, 2017) : “Qu’la police prie pour moi, j’ai peur de pas sortir indemne. Comme Adama Traoré, étouffé jusqu’à c’qu’il crève”
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–Booba – Jimmy (Futur, 2012) : “Jimmy est arrivé en France croyant trouver. Liberté égalité, mais en réalité. Contrôles d’identité, violences policières”
–Fababy – Dites-moi (La Force du nombre, 2013) : “D’t’façon, tout l’monde trahit tout l’monde, c’est p’t-être une psychose logique. Les bavures policières, j’les ai pas oubliées”
–Sniper – Fait divers (Du rire aux larmes, 2001) : “J’cause en connaissance de cause, l’injustice judiciaire. Suivi de près et même devancé par leurs bavures policières”
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–Kalash Criminel – Sale boulot (Sélection naturelle, 2020) : “Bien sûr qu’on peut être millionnaire, compatir avec les gilets jaunes. Y a qu’des bavures policières, aucun policier en taule”
–Rohff – Valeur inversée (Grand Monsieur, 2021) : “Sous les caméras d’Michel, bavures policières maladives. Les élus n’font qu’affirmer leur méconnaissance collective”