Pourquoi toutes les théories autour de la “malédiction Beyoncé” ne devraient pas vous faire rire ?

Publié le par Mélissa Chevreuil,

© Sony Music

Derrière la trend second degré se cachent hélas des faits sombres et vraiment pas du meilleur goût.

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Remercier Beyoncé avant de prendre l’avion ou un entretien d’embauche. Sans doute avez-vous déjà vu ces “pratiques” abonder sur votre feed TikTok depuis quelques jours, sans forcément tout capter, si ce n’est que le nom de Beyoncé est sur toutes les lèvres, ou plutôt sur tous les claviers. Eh bien c’est le fruit d’une énième théorie folle autour de Queen B : si on ne la remercie pas lorsque l’on reçoit un prix, et plus particulièrement un Grammy, alors Beyoncé orchestrerait notre mort. Une théorie glauque qui ne tient sur pas grand-chose. D’abord, le fait que pas mal d’artistes dont Adele ou Harry Styles ont remercié et cité la chanteuse lorsqu’ils ont eux-mêmes remporté le fameux Grammy de l’Album de l’année. Mais surtout, sur la disparition d’Aaliyah en 2001 dans un crash d’avion. Pour beaucoup, aucun doute possible, la reine des abeilles, jalouse de la concurrence, serait derrière l’accident. Ainsi, si les autres artistes la citent régulièrement comme une source d’inspiration et se fondent en remerciements, cela serait “juste” une garantie pour échapper à la malédiction.

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Forcément, on connaît les réseaux. Il n’en fallait pas plus pour que cette superstition donne des idées et engrange une trend d’abord outre-Atlantique, puis désormais très installée en France où chacun y va de son petit remerciement à Beyoncé dans n’importe quelle situation du quotidien pour ne pas passer de vie à trépas.

@alice.et.nais Merci Beyoncé 🙌 #beyonceknowles #beyonce #pdiddyexposed #pdiddy ♬ She Knows - J. Cole

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Si ces lignes n’ont pas pour objectif de faire culpabiliser toutes les personnes qui ont pris ce train en marche, il s’agit davantage de les faire relativiser et/ou prendre conscience que faire de l’humour dessus est de mauvais goût. Pas seulement par rapport au décès d’Aaliyah, même si cette raison suffit largement suffire.

Derrière les théories, la misogynie

Sous nombre de vidéos de la trend autour de la “malédiction” se positionne un hashtag bien précis : “#Diddy”. En effet, le nom de Beyoncé est (encore plus qu’à l’accoutumée) dans de nombreuses et vives conversations car beaucoup se demandent si elle sera citée dans l’affaire le concernant. Pour rappel, le rappeur et homme d’affaires américain Diddy (Sean Combs) est accusé par pas moins de 120 victimes d’agressions sexuelles qui auraient notamment eu lieu lors de soirées privées nommées “freak-offs”. Une flopée de stars auraient été invitées à ces événements, et beaucoup s’interrogent : Jay-Z, ami de longue date de Diddy et pour le moment mutique, était-il présent ? Si oui, que sait ou fait Beyoncé ? Était-elle elle-même sur les lieux ?

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Que ces rumeurs se concrétisent ou pas, cette actualité est tout sauf risible et propice à la plaisanterie, même pour détendre une ambiance moribonde. Enfin, on soulèvera que l’artiste est régulièrement la moelle épinière de théories complotistes et satanistes, certains jurant qu’elle ferait partie de la société secrète Illuminati ou qu’elle aurait fait un pacte avec le diable en personne pour avoir la carrière et l’empire bâtis aujourd’hui. C’était notamment le discours de K.W. Miller, un candidat au Congrès américain – et, surprise ou pas vraiment, partisan de Donald Trump. Car c’est bien connu : comment une artiste talentueuse pourrait percer sans Satan à ses côtés ? Ou encore une énième manière détournée de remettre en question puis dénigrer le talent d’une femme, finalement.