Pourquoi plus de 500 manifestants ont investi le MoMA ce week-end ?

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Jason Rosenberg/@mynameisjro/Twitter

Que s’est-il passé au MoMA de New York ?

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En novembre dernier, le Guggenheim de New York se faisait le terrain d’une action militante impromptue pour dénoncer les atrocités commises par l’armée israélienne sur le peuple palestinien et l’implication financière et militaire des États-Unis dans cette guerre. Ce samedi 10 février à 15 heures 45 (heure locale), c’était au tour du MoMA de New York de voir plus de 500 manifestant·e·s investir ses lieux pour appeler à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Le musée new-yorkais a dû fermer immédiatement ses portes au public, rapporte Hyperallergic.

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Plusieurs groupes associatifs et militants étaient présents. Certain·e·s organisateur·rice·s ont même fait état de 800 activistes déplacé·e·s pour ce sit-in qui se tenait dans l’Atrium. En plus du cessez-le-feu, les militant·e·s ont aussi appelé “à une Palestine libre” et à la “libération des prisonniers palestiniens” en affichant des banderoles aux côtés des sculptures de Carolina Caycedo. Sur une autre banderole déployée à travers les différents étages du musée d’art moderne et contemporain, il était écrit : “Le MoMA Trustees finance le génocide, l’apartheid et la colonisation.”

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Plus de mille brochures, nommant les membres du conseil d’administration du musée Leon Black, Larry Fink, Paula Crown, Marie-Josée Kravis et Ronald S. Lauder, ont été distribuées aux visiteur·se·s sur place, dénonçant les financements militaires, des outils de surveillance et de l’immobilier israéliens de ces investisseur·se·s. Ces revendications ont été détaillées dans une prise de parole orale et tonitruante à destination des visiteur·se·s, qui avait pour but de leur faire comprendre pourquoi ce musée était une cible précise et justifiée.

“Nos impôts vont déjà vers un génocide”, a déclaré un visiteur anonyme interviewé par Hyperallergic. “La meilleure chose qui puisse en résulter, c’est que les gens annulent leur adhésion au MoMA et boycottent jusqu’à ce que le musée se désengage des membres du conseil d’administration qui financent le génocide.” Quand il y a de vives pressions exercées sur les musées, des choses peuvent effectivement changer : prenons l’exemple de Nan Goldin qui, grâce à ses happenings militants contre les laboratoires responsables de la crise des opioïdes aux États-Unis, est parvenue à faire retirer en 2019 l’aile du Louvre dédiée à la famille Sackler, qui finançait le musée parisien.

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Autour de 17 heures, les manifestant·e·s ont quitté le bâtiment pour protester devant le MoMA, à l’extérieur, en se dirigeant ensuite vers le centre-ville de Manhattan, alors qu’une autre manifestation avait lieu ce même jour, devant le musée de Brooklyn, et réunissait plus de 300 activistes de l’association Within Our Lifetime Palestine. Ces événements militants font suite à une lettre ouverte signée par plus de cent acteur·rice·s du monde de l’art et de la culture états-unien, s’indignant devant “le silence honteux des institutions”.