Pourquoi l’artiste Marina Abramović a-t-elle imposé le silence à Glastonbury (et pourquoi ça n’a pas plu à tout le monde) ?

Cette édition 2024 du festival de Glastonbury a été forte en performances. En plus d’une œuvre surprise dévoilée par Banksy pendant le concert des IDLES, la star de l’art conceptuel Marina Abramović a réussi l’exploit de faire taire la foule pendant sept minutes “pour la paix”, suivant le thème du festival. Vêtue d’une robe blanche imaginée par Riccardo Tisci, inspirée par les kimonos japonais et marquée du symbole de la paix, l’artiste s’est avancée face aux 250 000 personnes face à elle pour leur demander “d’être silencieuses et de réfléchir à l’état de la planète, qui est vraiment l’enfer en ce moment”, a-t-elle confié à Vogue.

“Il y a tellement de colère partout dans le monde, des guerres partout, le réchauffement climatique et la pauvreté, les exactions en Ukraine et en Palestine. Avant ça, il y avait l’Afghanistan, l’Iran, mon propre pays, les guerres slaves et avant ça, encore autre chose. Quand on se décentre, on voit que les humains passent leur temps à se tuer, et on n’apprend jamais de leçons de pardon.”

Pour l’artiste, le silence n’est pas résistance mais un moyen de “se connecter à soi-même et aux autres pour savoir ce qu’on doit faire”, une introspection nécessaire pour se rendre compte de son pouvoir et son champ d’action pour changer les choses. Cette initiative silencieuse n’a pas été reçue de façon positive par tout le public et les internautes puisqu’une partie a considéré qu’au contraire, le monde avait plutôt besoin de prises de parole et de bruit plutôt que de silence et de “déclarations aussi vides”.